Sommet africain pour le climat : la RDC pour un accès équitable au financement

Nairobi, 05 septembre 2023 (ACP).- Le chef du gouvernement congolais a plaidé mardi, sur la tribune du Sommet africain pour le climat (ACS23) à Nairobi, pour un accès juste et équitable au financement, ainsi que la réduction de la dette économique des pays africains contractée pendant la période de COVID-19.

« La République démocratique du Congo plaide pour un accès à des conditions justes et équitables des pays africains au financement devant les aider à promouvoir une croissance verte et à développer, à l’échelle du continent, des énergies renouvelables », a déclaré le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, donnant la position de la RDC  par rapport aux questions soulevées à cette rencontre internationale fondée sur le climat.

« (La RDC) appelle à la réduction des dettes économiques que les pays africains avaient contractées pendant la crise mondiale de la pandémie de Covid-19 », a-t-il poursuivi.

Le Premier ministre Sama, qui représente le Chef de l’État Félix Tshisekedi à ce sommet, a aussi plaidé pour la solidarité sur des projets d’intérêt commun dans le secteur des énergies renouvelables.

« Il s’agit donc de tracer une nouvelle voie pour l’action climatique en Afrique et dans le monde, en promouvant les énergies renouvelables dont le continent noir dispose des potentialités immenses », a-t-il soutenu.

« C’est le cas du projet intégrateur du barrage d’Inga, qui attend toujours des financements à ce jour », a dit le Premier ministre, soulignant que l’autre exemple de solidarité est celui de la mise en œuvre du projet de développement d’une chaîne de valeur dans la fabrication des batteries, conjointement par la RDC et son voisin, la Zambie.

Sama Lukonde a également profité de l’occasion pour appeler la communauté internationale à la solidarité sur des questions de paix et de sécurité dont souffre notamment la RDC depuis près de trois décennies dans sa partie orientale.

« Les guerres détruisent les forêts et la biodiversité, et favorisent le braconnage », a-t-il expliqué.

La RDC mise sur ses atouts pour défendre sa position de « pays solution »

Défendant sa position de « pays solution », le chef du gouvernement a indiqué que la RDC mise sur ses atouts, à savoir ses 155 millions d’hectares de forêts tropicales (représentant 10% des forêts tropicales de la planète et plus de 60% des forêts du Bassin du Congo), son vaste territoire de 2.345.410 km² disposant de 80 millions d’hectares des terres arables utiles au développement de grands projets agricoles.

Il s’agit également, a-t-il poursuivi, de sa main d’œuvre de plus de 50 millions de jeunes, ses tourbières de plus de 30 gigatonnes de dioxyde de carbone, sa faune et sa flore classant le pays à la 5ᵉ position de puissance mondiale en termes de biodiversité.

Il s’agit, enfin, de son potentiel photovoltaïque estimé à 70.000 mégawatts grâce à son exposition naturelle sous la ligne de l’Équateur, son important potentiel énergétique d’environ 37% du potentiel africain et 6% du potentiel mondial, son barrage hydroélectrique d’Inga capable de fournir plus de 100.000 mégawatts, ses 40% de réserves du minerai stratégique de cobalt, dont le pays assure actuellement 60% de la production mondiale.

Avant l’allocution du Premier ministre Sama Lukonde, plusieurs hautes personnalités sont intervenues sur la tribune du Sommet africain pour le climat, à savoir le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akumwimi Adesina, le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki, le Premier ministre Égyptien, Moustafa Madbouli et la présidente de la Commission de l’Union européenne, Ursula von der Leyen.

La RDC et d’autres pays africains bénéficieront de plus de 4 milliards USD des contributeurs

Les Émirats arabes unis ont annoncé, mardi, des investissements de 4,5 milliards de dollars dans les énergies propres en Afrique, à l’occasion du sommet historique sur le climat organisé au Kenya, qui vise à attirer des fonds pour lutter contre le réchauffement climatique.

« Nous allons déployer 4,5 milliards de dollars pour lancer une série de projets d’énergie propre sur ce continent très important », a déclaré Sultan Al Jaber, qui dirige l’entreprise publique d’énergie renouvelable Masdar, la compagnie pétrolière nationale des Émirats arabes unis ADNOC et les pourparlers sur le climat de la COP28.

Les chefs d’État et de gouvernements, ainsi que les industriels, font partie des milliers de participants au sommet de Nairobi, où l’Afrique promeut son potentiel en tant que puissance énergétique propre.

M. Jaber, qui est également ministre de l’industrie et des technologies avancées des Émirats arabes unis a averti, en outre, que « si l’Afrique perd, nous perdons tous ».

A la même occasion, il a fait savoir que l’investissement visait à « développer 15 GW (gigawatts) d’énergie propre d’ici 2030 » et à « catalyser au moins 12,5 milliards de dollars supplémentaires provenant de sources multilatérales, publiques et privées ».

Il sied de noter que l’année dernière, la capacité de production d’énergie renouvelable du continent africain était de 56 gigawatts, selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables.

Le sommet africain sur le climat sera suivi par le sommet COP28 qui se tiendra plus tard dans l’année à Dubaï, et qui devrait présenter des agendas concurrents pour l’avenir énergétique du monde.

Ce mercredi 6 septembre, lors de la troisième journée des travaux, il est attendu une déclaration commune des pays africains, qui devrait être la position du continent à la COP28 de Dubaï, renseigne-t-on. ACP/

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