Tchad : les résultats officiels du référendum constitutionnel attendus le 24 décembre  prochain

Kinshasa , 17 Décembre 2023 (ACP)- Les   résultats du référendum constitutionnel organisé dimanche  au Tchad pour ou contre une nouvelle Constitution censée paver la voie à des élections et un retour des civils au pouvoir, sont attendus le 24 décembre, a-t-on appris dimanche de source officielle tchadienne.

« Les Tchadiens ont voté dimanche par référendum pour ou contre une nouvelle constitution. Celle-ci est censée préparer le terrain à des élections et un retour des civils au pouvoir. Et les résultats officiels provisoires sont attendus le 24 décembre, et  la Cour suprême devra les valider le 28 décembre », a indiqué la source.

« Chaque bulletin déposé dans l’urne est un pas de plus vers la stabilité et la prospérité pour notre pays« , a déclaré le président Tchadien, premier à glisser son bulletin dans l’urne.

Une partie importante de l’opposition et de la société civile qui appelle à le boycotter , considère toutefois ce scrutin comme un plébiscite destiné à préparer l’élection de l’actuel président de transition, le général Mahamat Idriss Déby Itno, et perpétuer une « dynastie » inaugurée par son défunt père il y a 33 ans à l’issue, déjà, d’un coup d’État.

Le « oui » semble favori : le pouvoir militaire a mené une campagne à gros moyens qui a écrasé celle du « non » ou du boycott. Il s’est aussi assuré le ralliement d’un de ses principaux opposants jusqu’alors, Succès Masra, qui appelle à voter « oui », face à une opposition divisée et violemment réprimée depuis plus d’un an.

Une frange de l’opposition, tenante du non, prône le fédéralisme. L’État unitaire est le seul moyen de préserver l’unité, le fédéralisme favoriserait le « séparatisme » et le « chaos », rétorque le camp du « oui ».

Perpétuer la « dynastie Déby »

Les deux principales plateformes des partis et organisations de la société civile hostiles à la junte ont appelé au boycott, espérant qu’une faible participation délégitimera un général qu’elles accusent de perpétuer la « dynastie Déby ».

Ce référendum, « c’est pour plébisciter (…) les autorités, ça vise à légitimer purement et simplement la dynastie qu’on voudrait nous imposer »,  a assuré  Max Loalngar, le coordinateur de l’une d’elles, Wakit Tamma, au téléphone depuis un pays d’exil qu’il refuse de nommer.

À 37 ans, Mahamat Déby avait été proclamé par l’armée le 20 avril 2021 président de transition à la tête d’une junte de 15 généraux, à la mort de son père Idriss Déby Itno, tué par des rebelles en se rendant au front. Celui-ci dirigeait d’une main de fer depuis plus de 30 ans cet État d’Afrique centrale, deuxième pays le moins développé au monde selon l’ONU.

Le jeune général avait aussitôt promis des élections après une transition de 18 mois et s’était engagé auprès de l’Union africaine à ne pas s’y présenter. Dix-huit mois plus tard, son régime prolongeait la transition de deux ans et l’autorisait à être candidat à la présidentielle prévue fin 2024. ACP/

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