Kinshasa, 30 septembre 2024(ACP).- Le nombre élevé de déplacés de guerres dans les parties Est et Ouest de la République démocratique du Congo (RDC) pose un sérieux problème au pays ainsi qu’à ses partenaires.
Le Chef de travaux Casimir Mpesthi de l’Université de Kinshasa (Unikin) et de l’Institut national de travail social (INTS) a été approché, lundi par l’ACP, pour recueillir son opinion en marge de la journée internationale de l’aide humanitaire qui a été célébrée au cours du mois de septembre finissant.
Il a notamment invité le Gouvernement de la République à travailler en collaboration avec les techniciens sociaux pour trouver une issue aux nombreux problèmes humanitaires.
Question 1 : Le monde a célébré, le 19 septembre, la journée internationale de l’aide humanitaire. Quel thème a été choisi cette année et quels sont les besoins en aide humanitaire en RDC ?
Casimir Mpetshi : « Le thème choisi cette année est +Agir pour l’humanité +. Il est important de noter que l’année 2023 a été l’année la plus meurtrière jamais enregistrée pour les travailleurs humanitaires ; de même l’année 2024 pourrait être encore pire. Dans ce secteur, le monde a échoué pour protéger les travailleurs humanitaires et les populations civiles que ces derniers (les travailleurs sociaux) sont en train de servir, en dépit des lois internationales universellement acceptées pour réglementer la conduite des conflits armés et limiter leur impact. Les violations de ces lois se poursuivent, sans relâche ni contestation, tandis que les civils, y compris les travailleurs humanitaires, en subissent les conséquences. Pendant ce temps, les auteurs de ces violations continuent d’échapper à la justice internationale. Je pense qu’il est temps que ceux qui détiennent le pouvoir mettent fin à l’impunité et agissent pour l’humanité. D’ailleurs, la campagne 2024 s’est focalisée sur les efforts déployés dans le cadre de la journée mondiale de l’aide où tous ces efforts déployés dans le cadre de cette journée ont porté sur la banalisation des attaques contre les civils y compris les travailleurs humanitaires et sur l’impunité au regard de droit international humanitaire. Certaines données nous renseignent que le plan d’intervention humanitaire des Nations unies 2024 en faveur de la RDC a eu besoin de 2,6 milliards USD pour répondre aux besoins des populations les plus vulnérables ».
Question 2 : La partie Est de la RDC, touchée par les conflits armés, compte plusieurs déplacés qui ont besoin d’aide. Quelle est la politique du gouvernement pour assister ces compatriotes en difficulté ?
Casimir Mpetshi : « En dehors du thème international « Agir pour l’humanité », je voudrai ajouter également « agir pour la partie Est de la République démocratique du Congo ». Comme nous savons tous qu’il y a la crise humanitaire alarmante dans l’est de la RD Congo qui exige des mesures urgentes pour protéger les populations civiles. Ainsi donc, j’invite l’humanité tout entière à des actions immédiates et soutenues pour répondre à la grave crise humanitaire dans cette partie du pays alors que la situation continue de se détériorer, les personnes déplacés par les violences subissent gravement ce qui constitue l’une des crises les plus négligées au monde.
En octobre de l’année dernière, selon WWW.ion.int, 6,9 millions de personnes étaient déplacées à travers la RDC, un chiffre qui va augmenter, selon la prévision du prochain rapport.
Dans le seul Nord-Kivu à la fin du mois de mai, 1,77 millions de personnes étaient déplacées par les attaques du groupe rebelle M23, soit une augmentation de 16 % quant au rapport.
Pour tout dire, la situation humanitaire est désastreuse en République démocratique du Congo dans sa partie Est, où les groupes armés continuent d’exacerber la violence, provoquant ainsi des déplacements massifs dans un contexte déjà fragile.
Malgré les efforts déployés par le gouvernement pour réduire la criminalité, les civils y compris, de nombreuses personnes déplacées sont victimes des viols, cambriolages, d’abus et harcèlements »
Question 3 : Quelle relation entretient votre institut, INTS, avec son ministre de tutelle, celui des Affaires sociales ?
Casimir Mpetshi : « Les rapports sont bons. Il y a une relation dialectique d’autant plus que l’Institut national de travail social (INTS) est l’une des directions du ministère des Affaires sociales. Je peux également dire que l’INTS est placé sous la tutelle du ministère des Affaires sociales. Il a pour mission d’assurer la formation initiale et continue dans le domaine social, de développer la recherche en action et appliquer en travail social. À travers la formation continue, il participe à l’amélioration des compétences des professionnels et acteurs sociaux En outre, l’INTS accompagne les étudiants des services sociaux, des établissements sociaux et médico-sociaux, des associations et autres ONG, en mettant à leur disposition un centre des ressources. D’une façon brève, l’INTS travaille en collaboration avec le ministère des Affaires sociales parce que nous dépendons administrativement de ce ministère ». ACP/