Olevano Romano, 30 décembre 2024 (ACP).-L’église catholique a lancé, depuis le 24 décembre 2024, l’année jubilaire 2025, appelée aussi « année sainte ». A cette occasion, le Pape François a donné le go aux différentes paroisses de l’église catholique à travers le monde de procéder à l’ouverture de la « Porte Sainte », partant des églises-mères aux diocèses. L’Agence congolaise de presse (ACP) a, pour l’occasion, approché dimanche, l’abbé Don Denis Kibangu Malonga,directeur diocésain des missions dans les diocèses de Tivoli et de Palestrina, dans les périphéries de Rome, capitale de la République d’Italie,avec trois questions précises liées à cet événement.
ACP: Vous avez participé à l’ouverture solennelle du Jubilé diocésain à la Cathédrale San Lorenzo Martire dans le diocèse de Tivoli. Que pouvons-nous retenir de cette célébration dans le diocèse de Tivoli et quelle est la particularité de cette ouverture, étant donné que l’Archevêque a procédé hier (samedi) à la même activité à Palestrina?
Abbé Don Denis Kibangu : « Aujourd’hui, nous venons d’avoir une belle ouverture de l’année jubilaire 2025, jubilé ordinaire déclaré par le Pape François lors des festivités de Noël 2024. Cette célébration a été marquée par la solennité démontrant l’image d’une église vivante qui a encore à dire à notre société et à l’humanité entière.
Cette cérémonie a bénéficié de la présence de tous les peuples de Dieu, particulièrement les prêtres, les diacres, les fidèles consacrés, les autorités civiles. C’était un grand rassemblement digne d’une Eglise remplie de vitalité. Elle a marqué l’ouverture d’une grande expérience de foi et de vie ecclésiale que nous sommes appelés à observer comme un chemin à parcourir tout au long de l’année 2025. Ce jubilé va se clôturer à l’Épiphanie 2026 ».
ACP: L’année jubilaire 2025 a pour thème « Pèlerins de l’espérance ». Que doit être, selon vous, l’espérance des Congolais pour cette année sainte?
« En participant à cette grande manifestation, je ne peux pas m’empêcher de penser aussi au peuple d’où je suis venu, le peuple Congolais, l’église de la RDC et la nation que nous sommes appelés à former.
Je prie que cette année sainte 2025 soit une année d’espérance pour le peuple congolais. Espérance de se reconnaître comme une nation, comme un peuple uni et capable de prendre en mains les multiples ressources que le Seigneur a placées en lui. L’espoir, c’est aussi cette marque de confiance mutuelle en partant des dirigeants aux petits peuples vers une conscience de devoir non seulement moral, mais aussi spirituel de construire notre pays.
A cet effet, l’Eglise de la RDC a le devoir d’avoir cette prophétie d’interpellation continuelle au peuple pour son engagement, sa conscience et une aptitude à construire le pays, à bâtir le peuple et ce géant pays d’Afrique centrale.
A tout le monde, moins parler et plus agir, car ce sont plus nos actions qui importent ».
ACP: Vous êtes aussi directeur du bureau diocésain pour la pastorale des migrants de Rome. A ce titre, quelle espérance pour les migrants, particulièrement congolais, qui, très souvent, vivent dans un pays où ils ne sont pas toujours acceptés?
« L’expérience de migration est une expérience d’espoir. On s’y engage parce qu’on espère une situation meilleure et quelque chose de mieux. Quelques fois dans cette expérience, on n’avance qu’en fonction de son espérance.
Ce que j’espère pour les Congolais migrants est qu’ils soient des hommes pleins d’espérance. L’espérance et une vertu que Dieu met dans le cœur des hommes et qui est liée à l’amour et à la foi. Cela les rend lucides pour voir le chemin sur lequel Dieu a tracé pour l’avenir. Plusieurs fois, nous perdons l’espérance parce que nous sommes parfois bloqués à nos petits regards. Et Comme, dit-on, quand on ne voit pas plus loin que son bout de nez, on ne sait pas non plus voir les opportunités que Dieu nous offre.
J’aimerais vraiment qu’au cours de cette année jubilaire 2025, chacun de Congolais migrant arrive à une expérience de foi et à un cheminement de croissance. Nous devons marcher, comme le dit le Pape François, en ’’pèlerins d’espérance’’, afin de voir ce que Dieu veut faire de merveilleux dans notre vie, dans notre société, dans notre pays et dans le pays que nous avons choisi pour faire notre expérience migratoire ».
(Propos recueillis par notre correspondante en Italie, Miphy BUATA ELEKE)