Kinshasa, 28 avril 2024 (ACP).- La République démocratique du Congo (RDC) se doit de travailler davantage pour réussir le pari du respect des Droits de l’homme en dépit de nombreuses avancées enregistrées ces cinq dernières années, d’après le président de la Commission nationale de droits de l’homme, approché dimanche par l’ACP. Paul Nsapu a affirmé que le récent séjour de travail du Haut-commissaire de l’Onu de droits de l’homme, Volker Türk, est un signal fort, un signal positif de la considération retrouvée par la RDC sur l’échiquier international. Il a émis le vœu que le plaidoyer sur la création d’une justice transitionnelle en RDC soit poursuivi davantage.
Question 1. Quelle signification avez-vous donnée au dernier séjour de travail en RDC de M. Volker Türk, Haut-commissaire de l’Onu aux droits de l’homme, en tant que haut cadre congolais du secteur ?
Paul Nsapu : le séjour de travail est un signal fort, un signal positif pour notre pays sur l’échiquier international. Toutes les décisions prises dans notre pays sont analysées à leur juste valeur, et la qualité de cet envoyé spécial vous donne le niveau de notre considération.
En plus, il faut prendre en compte l’importance des » droits de l’homme » dans les relations internationales aujourd’hui dans le monde.
La question des droits de l’homme est devenue d’une sensibilité qui fait changer des opinions publiques et même des politiques des nations.
Donc, la visite du Haut-commissaire a été très importante pour la prise en compte de la position de notre pays par rapport aux enjeux de l’heure avec l’agression rwandaise; l’insécurité; les crimes et les atrocités que connaissent les populations de l’Est.
Question 2. Lors de sa visite dans les sites des déplacés à Goma, il a relevé la nécessité de la création d’une justice transitionnelle en RDC. Qu’en pensez-vous ?
Paul Nsapu: C’est mon cri de cœur depuis des années. Je me bats contre l’impunité dans le pays pour que rien ne puisse pas être oublié. Que chacun paie pour ses actes, car tous ces crimes sont imprescriptibles. Le Haut-commissaire a enfoncé une porte qui était déjà ouverte. Notre pays doit pousser pour la mise en place d’un tribunal spécial.
Question 3. Quelles sont les avancées que le pays a connues ces cinq dernières années en matière des droits de l’homme ?
Paul Nsapu: Il y a eu beaucoup d’avancées positives ces cinq dernières années. La première avancée est la volonté politique avec le slogan: » le peuple d’abord », qui veut simplement dire la promotion des droits de l’homme. Plusieurs réformes du secteur extra-judiciaire et judiciaire ont été engagées avec la fermeture des cachots parallèles, l’harmonisation des services de sécurité ainsi que le recrutement et la formation des magistrats.
Les promulgations des lois sur la presse et les droits de l’homme, la loi sur la protection des personnes vivant avec handicap et autres personnes vulnérables, la loi sur la responsabilité et la protection du défenseur des droits de l’homme, sont des points à retenir comme avancées significatives; et aussi dans cette escarcelle, il y a aussi la mise en place progressive des commentaires » vérité, justice et réconciliation » et la création d’un Fonds national de réparation des victimes. Mais il y a encore beaucoup à faire surtout dans la sensibilisation, l’éducation des droits de l’homme. Il faut responsabiliser chaque autorité politique, administrative à quelque niveau que ce soit, sur les exigences du respect des droits de l’homme. Et c’est cela l’ambition et même le défi de la CNDH-RDC que je dirige. ACP/