Trois questions au Rapporteur de l’Assemblée nationale,  Joseph Lembi

Kinshasa, 11 avril 2023 (ACP). Le Rapporteur de l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo, Joseph Lembi Libula, a fourni mardi, dans un entretien  avec l’ACP, à Kinshasa, des éclaircissements  sur «la loi Tshiani » insérée dans le calendrier de la session de mars.

Question 1 : M. le Rapporteur de l’Assemblée nationale, la « loi Tshiani » insérée dans le calendrier de la session en cours, et dont l’opinion parle en sens divers, cadre-t-elle avec la procédure ?   

Rapporteur Joseph Lembi : « Je voudrais rappeler que la République se gère par des lois. La Constitution de la République reconnait à l’Assemblée nationale la mission régalienne de pouvoir légiférer. Je vous renvoie à l’article 130 de la constitution, la loi maîtresse.

Si vous lisez  cet article de la constitution, à son premier alinéa, il dit : l’initiative de loi appartient concurremment au gouvernement, à chaque député et à chaque sénateur. Vous comprenez que si le gouvernement dépose un projet de loi, ça passe ; si un député conçoit bien une proposition de loi, ça passe, de même un sénateur.

Etant entendu que le rôle ou le pouvoir qu’exerce l’Assemblée  nationale, c’est de voter des lois, c’est constitutionnel ».

Question 2 : Quelle réponse donneriez-vous à ceux qui assimilent ladite loi à une certaine  » Loi sur la Congolité » ?

Rapporteur Joseph Lembi : « Moi, je pense que la loi est un code de conduite d’une société. Vous n’allez pas priver à  une société  de se doter d’un code de conduite. Ceux qui pensent que cette loi divise, ils sont libres. Il y en a qui pensent, par contre, que cette loi renforce la souveraineté.

Chacun est libre de pouvoir réfléchir et de penser ce qu’il veut.

Mais, dans tout ceci, entre ces deux approches,  celle qui divise et celle qui renforce la souveraineté, ce  qui va trancher, c’est la procédure législative ».

Question 3 : Concrètement, peut-on s’attendre à ce que cette loi passe à l’examen de la plénière ?

 Rapporteur Joseph Lembi : « Lorsque nous exerçons le pouvoir pour voter des lois, la procédure est rigoureuse. Lorsqu’ un député ou un sénateur conçoit un texte de loi, ou fait une proposition, il ya une procédure législative. Vous concevez un texte de loi, vous déposez au bureau de l’Assemblée nationale, le Président  partage l’information avec ses collègues membres du bureau, ensuite on transmet ce texte de loi au bureau d’études, pour une analyse approfondie.

Pourquoi on soumet ce texte de loi à une analyse profonde ?

Seulement pour que cette loi ait des fondements juridique ou constitutionnel. C’est ça l’objectif de l’analyse approfondie d’un texte de loi à l’Assemblée nationale. Et le bureau de l’Assemblée nationale, et la Plénière ne peuvent, en aucun cas, priver à un député de prendre une initiative de concevoir un texte ou une proposition de loi.

Vous amenez votre proposition de loi, on la réceptionne, on l’enregistre et on l’insère dans le calendrier. Ni la plénière, ni le bureau n’a le pouvoir de rejeter  une proposition de loi ou de refuser l’insertion et l’inscription d’un texte de loi dans le calendrier des travaux de la session.

Je rappelle que ce qui va trancher dans tout, c’est la procédure. Elle est rigoureuse. Si votre proposition de loi n’a pas de fondement juridique ou constitutionnel, ça ne passe pas.

Donc la réception, l’insertion d’un texte dans un calendrier est une chose, mais la programmation en est une autre ».

ACP/

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