UA : Le Président Félix Tshisekedi regagne Kinshasa après avoir passé le flambeau à Macky Sall  

Kinshasa, 6 février 2022 (ACP).- Le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président sortant de l’Union africaine (UA), a regagné Kinshasa dimanche, après avoir passé le flambeau à son homologue sénégalais Macky Sall, à l’ouverture samedi, du 35ème sommet de l’institution panafricaine à Addis-Abeba, en Ethiopie.

Le Président Félix Tshisekedi a remercié tout le continent ainsi que l’engagement des Présidents des États membres pour leur implication panafricaine afin de porter la barre haut pour la victoire de l’Afrique. Aussi, Il a salué cette confiance accordée à la RDC, un pays qui, à travers ses 24 mois de fonctions, a pris conscience de sa vocation historique de creuset de l’Union et de l’Unité Africaine.

Passant le témoin à son successeur, le Président Félix Tshisekedi a souhaité plein succès au Président Macky Sall dans ses nouvelles tâches et réitère le soutien indéfectible de son pays pour la réussite de la mission du Président Macky Sall.

Il a, dans son discours de fin de mandat à la tête de l’UA, salué tous les efforts fournis et poursuivis par le Président Cyril Ramaphosa, Champion de l’Union africaine, pour le rôle important qu’il a joué dans le processus d’acquisition des vaccins, plus particulièrement dans la promotion de leur production sur le continent.

Il a aussi honoré le combat du CDC Afrique, sous le leadership de son directeur général John Nkengasong, ainsi que celui de tout le corps soignant du continent.

« Il demeure à présent urgent de procéder à l’autonomisation
fonctionnelle de CDC Africa et à la mise en place effective de l’Agence Africaine des Médicaments », a-t-il dit.

Investi en février 2020, le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi avait succédé au Sud-africain Cyril Ramaphosa pour un mandat d’une année à la tête de l’Union Africaine.

Le Président Félix Tshisekedi préconise l’opérationnalisation de la Force africaine en Attente

Le Président Félix Tshisekedi a également, préconisé dans son allocution, l’opérationnalisation de la Force africaine en Attente (FAA), une force de maintien de la paix africaine prépositionnée constituée de contingents interarmes qui agiraient dans les crises africaines sous la direction de l’Union africaine.

« Faire taire les armes sur notre continent demeure un impératif vital. Mais il nous faut réellement passer de la parole à l’acte. Il est grand temps de consolider l’Architecture africaine de la paix et de la sécurité et d’assurer l’opérationnalisation générale et totale de la Force Africaine en Attente (FAA). Il est impérieux d’arriver à mettre en place un véritable Etat-major intégré, comme le préconisait déjà Kwamé Nkrumah, l’un des illustres pères fondateurs de notre Organisation panafricaine », a recommandé le Chef de l’Etat Tshisekedi.

Le Chef de l’Etat a aussi, estimé nécessaire pour l’UA de décréter une décennie consacrée à la valorisation de la culture africaine, pour donner une impulsion décisive à la renaissance africaine ainsi que de réfléchir et d’évaluer les principes, règles et mécanismes de notre Déclaration adoptée à Lomé en 2000 sur les changements anticonstitutionnels des pouvoirs.

« Il nous faut en particulier songer à une meilleure harmonisation des approches de nos Communautés économiques régionales (CER) et leur synergie avec le Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine, ainsi que de la Commission. De même, il convient de renforcer et d’intérioriser les instruments continentaux et régionaux de la bonne gouvernance tels que la Charte africaine de la démocratie,
des élections et de la gouvernance. Ils sont autant de moyens de prévention des violences de toutes sortes. », a-t-il dit.

Le Chef de l’Etat a conseillé de poursuivre les réformes institutionnelles et financières et notamment, de procéder au renforcement du rôle du Parlement africain, d’assurer l’effectivité de la Cour africaine de Justice et des Droits de l’Homme, ainsi que l’élargissement du droit d’initiative décisionnelle de la Commission.

Il a recommandé aux autorités africaines d’encourager tous leurs scientifiques à mutualiser leurs efforts dans la poursuite de la lutte contre la pandémie de Coronavirus.

Un mandat marqué par de grandes activités culturelles

Parlant de son bilan, le Président Félix Tshisekedi a fait savoir que son mandat à la tête de l’UA, a été marqué par de grandes activités culturelles.

« La Charte de la Renaissance culturelle africaine, adoptée en 2006 à Khartoum, a enfin obtenu l’ensemble des ratifications attendues des États membres. Son entrée en vigueur, depuis le 25 mai 2021, permet l’affirmation de l’identité culturelle commune des peuples d’Afrique », a-t-il souligné.

Son mandat a été aussi marqué par des initiatives fortes telles que la traduction de l’hymne de l’Union Africaine en lingala, la production d’une chanson panafricaine ou encore la création du Festival Panafricain de Kinshasa et l’organisation d’un colloque sur la reconstitution des biens culturels.

Il a souligné l’innovation de la célébration de la journée de la culture africaine et afro-descendante et de la création du Grand Prix Panafricain de Littérature.

« La Journée Mondiale de la Culture Africaine et Afro-descendante, instituée par l’UNESCO en 2019, a été célébrée officiellement et pour la première fois par l’Union Africaine, le 24 janvier dernier par des manifestations que j’ai présidées
à Kinshasa, en ma qualité de président en exercice de l’Union Africaine », a-t-il indiqué.

À l’occasion, a-t-il ajouté,  il a été créé en RDC,  une Maison de la Culture Africaine et Afro-descendante.

« La création d’un Grand Prix Panafricain de Littérature consacré aux œuvres littéraires suivant notre vision propre, résolument panafricaine, constitue un évènement majeur. Porté par un jury prestigieux de 10 personnalités africaines du monde des Lettres, il vient d’être décerné pour la première fois, à une écrivaine camerounaise, Osvalde Lewat, pour son roman « Les Aquatiques », a-t-il révélé, avant d’évoquer la récente inscription de la Rumba congolaise sur la liste des éléments du patrimoine immatériel mondial, de même que celle du Thiéboudiène, irrésistible plat sénégalais aux riches couleurs, senteurs et saveurs.

Une diplomatie de présence

Toujours à propos de son bilan, le Président Tshisekedi a aussi évoqué les efforts entrepris dans le secteur diplomatique.

« Je me suis efforcé, en effet à développer, dans ma fonction de représentant et porte-parole de notre Organisation, avec l’appui de l’ensemble du Bureau de la Conférence et du président de la Commission, une diplomatie de présence active, de l’accroissement de la visibilité et de la promotion des intérêts légitimes de l’Afrique, au sein de plusieurs enceintes internationales et dans les rencontres avec nos partenaires stratégiques ».

À cet égard, il a souligné que les relations du continent avec ses partenaires extérieurs devraient toujours répondre à certaines exigences essentielles, à savoir : préserver le respect mutuel et éviter les ingérences intempestives dans les affaires intérieures de nos États, avec parfois comme corolaires des sanctions injustes imposées contre certains de nos États, par exemple contre la République de Zimbabwe.

« Je souhaite la levée de ces sanctions dont les effets pervers sont nocifs à l’économie et au bien-être de ce peuple frère », a-t-il insisté.

Relance des négociations

Le Chef de l’Etat a aussi rappelé les efforts entrepris pour relancer la dynamique des négociations tripartites entre la République d’Egypte, la République Démocratique Fédérale d’Ethiopie et la République du Soudan, pour rechercher une solution constructive et durable autour du différend autour du Grand Barrage éthiopien de la renaissance, dans la perspective d’un processus gagnant-gagnant, respectueux des intérêts respectifs et mutuels de ces pays frères.

Par ailleurs, dans des situations de guerre et de conflits aigus qui ne cessent de menacer la paix sur le continent, les femmes et les enfants figurent parmi les grandes victimes, notamment du fait des viols et des violences sexuelles basées
sur le genre catalogue. Face à ce fléau, a-t-il dit, des concertations de femmes provenant de toutes les régions du continent ont été organisées à Kinshasa, de même que des formations des femmes médiatrices de la paix.

De même s’est tenue à Kinshasa en novembre 2021, une Conférence des Hommes sur la Masculinité positive, en présence de 8 Chefs d’État et de Gouvernement, et de plusieurs autres participants, y compris le président de la Commission,
en présentiel et en virtuel. Cette Conférence marque un véritable tournant avec l’adoption de « la Déclaration de Kinshasa et l’Appel à l’action des Chefs d’État de l’Union Africaine sur la Masculinité positive dans le leadership pour l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles (VFFF) ».

Des conférences se sont également tenues à Kinshasa, avec des témoignages poignants des femmes victimes des viols et violences sexuelles. Elles en appellent à la création des fonds au bénéfice des victimes. La nécessité de la masculinité
positive a conduit également à l’organisation à Kinshasa d’une grande conférence sur l’égalité des sexes.

Aussi, cette mandature aura-t-elle tenu à encourager tous les pays africains au lancement officiel et effectif de la campagne Tolérance Zéro immédiate contre les crimes de violences sexuelles et violences basées sur le Genre.

Accélération de la mise en œuvre de la ZLECAF

Le  Chef de l’Etat a également indiqué avoir œuvrer pour accélérer la mise en œuvre de la ZLECAF et  l’intégration régionale

« Dans ce cadre, nous nous sommes rendus à Accra au Ghana en juillet 2021 pour l’inauguration du siège du secrétariat permanent de notre Zone de Libre-échange et échanger sur la coordination des stratégies d’accélération de sa mise en œuvre. C’est dans la même optique que se situe l’objectif primordial d’accélération de la construction du Grand Barrage d’Inga comme vecteur d’intégration régionale, d’industrialisation et de renaissance africaine », a-t-il fait savoir.

En ce qui concerne les défis existentiels du changement climatique qui menacent l’avenir de l’humanité et même de l’espèce humaine, a-t-il souligné, l’Afrique qui possède le deuxième poumon du monde, par le bassin du Congo, est prête à offrir des solutions de survie collective à l’Humanité, mais à la condition que le monde accepte d’en payer aussi le prix. ACP/CL/KMT

 

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