Kinshasa, 1er mai 2022 (ACP)-Le Pr Edgard Makunza Keke de l’Université catholique du Congo (UCC) a indiqué que dans la plupart des pays exposés à l’insécurité alimentaire, les deux principales ressources utilisées sont la main d’œuvre et la productivité de la terre et de l’eau.
Il l’a dit dans son exposé sur la nécessité de « création et gestion des Petites et moyennes entreprises (PME) pour la sécurité alimentaire en RDC, contexte et réalités », lors du colloque international de l’UCC organisé du 26 au 29 avril 2022 au sein de cette alma mater dans la commune de Limete.
Selon lui, pour faire échec à la faim chronique et à la pauvreté, il faut investir dans les êtres humains et dans la productivité.
« La lutte contre la faim n’est pas seulement un impératif humanitaire, c’est aussi une action qui a de fortes justifications économiques », a-t-il dit, avant d’insister le coût économique de la faim et de la sous-alimentation ainsi que de leurs effets en termes de productivité, de morbidité et de mortalité extrêmement élevé.
Le Pr Makunza a fait savoir que la sous-alimentation affecte sensiblement les capacités physiques, l’apprentissage et le développement, ce qui entraîne selon lui, une baisse de productivité et une diminution de la rentabilité des investissements économiques, mêmes ceux consentis dans l’agriculture.
Il a souhaité voir l’Etat congolais répondre aux besoins alimentaires quotidiens afin de lutter contre la faim qui inhibe les potentialités de production.
Plaidoyer pour une économie politique de vivre ensemble
Pour sa part, le Pr Adelard Kaseshi de l’UCC a plaidé dans son intervention axée « une application de l’économie du vivre ensemble : l’économie de l’éducation », pour l’application en RDC d’une économie de vivre ensemble, qui selon lui, appliquée à l’éducation, cherche la cohérence éducative afin de produire des étudiants et des citoyens performants, capables de réfléchir et de répondre à des questions qui se posent dans leur environnement immédiat.
Pour ce fait, a-t-il soutenu, il faut une éducation à l’intelligence collective ou plurielle à même d’appréhender la complexité du monde des problèmes plutôt qu’une intelligence aveugle, des suiveurs des partis politiques et des mouvements sociaux.
Il a déploré la destruction du système éducatif congolais qui s’en réduit aujourd’hui à la mystique du diplôme comme finalité dont la conséquence logique de ce système est qu’il produit aujourd’hui des aliénés et des conformistes qui copient et récitent au nom de leur intelligence aveugle, des théories du monde occidental en pleine déconnexion avec les besoins de la société.
Ubuntu : une philosophie de la culture de la paix
Par ailleurs, le Pr Félicien Mpuku de l’UCC a exposé sur la thématique « Ubuntu : philosophie, éthique et culture de la paix ».
Pour lui, le concept Ubuntu qui est au centre de la vie de muntu, est présent dans toutes les langues congolaises.
Il a présenté les différents aspects de cette philosophie notamment, l’approche de la paix, la politique, l’économie, l’éthique, le social, le vivre-ensemble et la protection des valeurs et la lutte contre les antivaleurs, le tribalisme et l’apartheid, des véritables freins pour le développement.
La signification de Ubuntu, selon l’intervenant, est que la vie est force des relations, une reconquête de l’humanité en mettant en évidence le partage, l’économie au service du vivre-ensemble, l’idée de l’interdépendance.
ACP/