Kinshasa, 23 septembre 2021 (ACP).- Le chef de travaux Régine Nambuwa Bila Lenge a soutenu jeudi dans la salle des promotions Mgr Luc Gillon à l’Université de Kinshasa(UNIKIN) , une thèse de doctorat intitulée « Construction sociale de la sécurité alimentaire et dynamique de la solidarité dans les ménages de Kinshasa : essai d’analyse socio-anthropologique ».
L’auteure a démontré dans cette dissertation doctorale dont elle a obtenu le grade de docteur en sociologie avec la mention « la plus grande distinction », l’impact des différentes pratiques développées par les ménages pour garantir leur sécurité alimentaire sur les rapports sociaux en leur sein.
Pour y parvenir, elle a dit avoir réalisé une étude approfondie dans trois sites de la ville de Kinshasa à savoir : le quartier résidentiel de la commune de Limete, les quartiers 1 et 7 de la commune de N’Djili et le quartier Mabulu I de la commune de Makala.
Le récipiendaire a indiqué que les principaux résultats ont montré que plusieurs personnes financent les repas.
Dans la commune de Makala , le chef de ménage et son époux (se)contribuent à la hauteur de 62,1% , à N’Djili, ce pourcentage est de 73,5% et 85,1% dans la commune de Limete.
Les enfants biologiques interviennent respectivement : 15,6% à Makala, 24% à N’Djili et 14,3% à Limete tandis que les concubins(es) des filles et des garçons, contribuent à 20,5% à Makala.
Elle a dévoilé dans cette recherche, les multiples logiques d’actions « se cotiser pour manger, « bi tiete, bi lie te », l’implication des enfants des non membres dans le financement de la nourriture, autant de personnes, autant d’assiettes, la maison ou la parcelle pour tous, chacun sa cuisine ».
L’espace culinaire, a-t- elle poursuivi, apparaît comme un facteur de division et d’unité dans tous les sites, ajoutant que la quasi-totalité des tâches ménagères repose sur la femme, en son absence, elle se fait remplacer par une autre femme.
Les dépenses de consommation, se caractérisent par des inégalités sociales dans les différents sites.
Cette thèse dont les professeurs Kapagama Ikando de l’UNIKIN et Poncelet Marc de l’Université de Liège/Belgique, sont respectivement promoteur et co-promoteur, a relevé les conséquences de toutes ces pratiques et logiques d’actions.
Il y a la porosité des limites de certains ménages notamment, entre le chef de ménages et les enfants se développe un rapport de partenariat le plaçant sur le même pied d’égalité avec d’autres membres du ménage qui cotisent au même titre que lui avec comme conséquence la perte du pouvoir social des parents sur les enfants.
La séance académique a été présidée par le secrétaire général académique de l’UNIKIN, le Pr Eustache Banza Nsomwe, au nom du recteur.
ACP/