Mbandaka, 23 février 2025 (ACP).- Le phénomène dit « Banque Lambert », communément appelé « Ikotama », à Mbandaka, chef-lieu de la province de l’Équateur, dans l’ouest de la République démocratique du Congo, a été déploré par les fonctionnaires de l’Etat, lors d’un entretien avec l’ACP.
« L’espoir d’un équilibre financier n’existe plus. L’idée d’épargner est remplacée par le souci de rembourser », a expliqué Mme Anita Bosulu, cheffe de bureau dans la commune de Wangata.
Elle a témoigné : « pour le moment, je suis hors mariage. Mon mari m’a répudiée à cause des dettes qui ont entraîné un climat d’humiliation dans le foyer. J’ai une dette à rembourser qui équivaut à dix fois mon salaire ».
Le recours permanent aux dettes s’explique pour certains fonctionnaires par le retard de paiement des agents de l’État et l’insuffisance salariale.
« La situation salariale est précaire et ne permet pas de couvrir tous nos besoins. La scolarisation, les frais académiques, les frais hospitaliers et la restauration ne peuvent pas être garantis par notre seule rémunération mensuelle. De plus, il y a souvent des retards de paiement, surtout pour les agents de la fonction publique. La dette dite Ikotama est devenue une source pour couvrir nos insuffisances financières », a expliqué Stany Boika, chauffeur à l’Office national du transport.
Le phénomène Ikotama semble être une réalité qui a plongé de nombreux parents dans une vie sans avancement. Le surendettement est à l’origine de divers problèmes sociaux : emprisonnement, irresponsabilité et humiliation.
Il convient de souligner que plusieurs agents engagés dans cette pratique sont payés mensuellement par leurs créanciers, qui se chargent ensuite des retraits de salaires auprès des banques. À Mbandaka, un emprunt de 100.000 FC entraîne un remboursement de 50 %, soit 150.000 FC.
ACP/C.L.