Kisangani, 06 janvier 2023 (ACP).- La présence des éleveurs étrangers Mbororos depuis plus d’une décennie dans la province du Bas-Uélé constitue une menace pour les populations locales, précisément de chefferie Gaya, territoire de Bondo, a déclaré le chef coutumier Marcel Zuma, dans un entretien mercredi avec l’ACP à Kisangani.
« Nul n’ignore aujourd’hui que les éleveurs Mbororos sont entrés dans le territoire congolais depuis deux décennies d’une manière irrégulière au niveau du bassin de l’Uélé. Et ma chefferie faisant partie de la province du Bas-Uélé ne pouvait pas déroger à cette menace étant donné l’entité est aussi frontalière à leur pays d’origine », a expliqué Marcel Zuma.
Et d’ajouter que « leur présence constitue une menace du fait qu’ils sont non seulement en séjour irrégulier dans ce territoire et en violation des lois du pays et des conventions internationales en matière d’immigration mais aussi étant porteurs d’armes et de nombreux troupeaux ».
« Ces éleveurs Mbororos, a-t-il dit, ont commis beaucoup d’exactions lors de leurs affrontements avec les forces de défense et de sécurité à Bili, Boso, Gowa ainsi que dans sa chefferie Gaya. Ces accrochages ont engendré des conséquences environnementales néfastes et une difficile cohabitation avec les communautés locales », a-t-il encore soutenu, avant d’affirmer que la situation sécuritaire est relativement calme dans sa chefferie, après avoir pris des décisions courageuses pour remédier à cette situation.
« J’ai délimité la zone où ils sont sensés rester avec leurs bétails, de ne pas franchir une certaine ligne. Et ce zonage qu’on considérerait comme un cantonnement. J’ai également organisé le commerce de leurs bétails en créant trois marchés, celles des bêtes destinées à la vente et qui doivent franchir les lignes que j’ai tracées pour être vendues, achetées par nos concitoyens qui viennent d’autres villes du pays, notamment Kisangani », a précisé l’autorité coutumière.
« Je les ai éloignés des eaux, sources d’eau et champs pour éviter des éventuels accrochages au moment où leurs bêtes ravagent les champs des communautés locales », a lâché Marcel Zuma, indiquant qu’une accalmie règne actuellement dans son entité grâce à cette initiative.
L’autorité coutumière dit avoir anticipé cette action en attendant que le gouvernement congolais puisse les dénombrer en les cantonnant, tout en envisageant leur rapatriement dans leur pays d’origine comme le souhaitent les communautés locales.
Le phénomène Mbororos a déjà pris une ampleur significative depuis plus d’une décennie dans les provinces du Bas-Uélé et Haut-Uélé où ces derniers sèment la terreur au sein des communautés locales, rappelle-t-on. ACP/KHM/ODM/MMC