Circulation à Kinshasa : les alentours du Marché central inaccessibles par véhicule (Par Mathieu Yoha Wodja)

Kinshasa, 10 décembre 2023 (ACP).- L’accès dans les alentours du Marché central de Kinshasa en construction, où tout le monde se rue, à chaque fin d’année, dans l’espoir de s’approvisionner en toutes sortes de produit à meilleur prix, est actuellement inaccessible, selon un  constat fait par l’ACP.  

Plusieurs  réalités justifient cette situation. D’abord, l’emplacement même de ce marché, coincé au centre-ville au Nord de la capitale congolaise, au moment où l’essentiel des personnes qui le fréquentent habitent l’est et le centre de Kinshasa.

Avec comme conséquence, et c’est l’autre raison, on assiste chaque jour à un double mouvement migratoire massif : tout le monde converge chaque matin vers le centre-ville et le quitte dans un désordre indescriptible l’après-midi.

A chaque saison, les fêtes de fin d’année, qui coïncident avec la saison des pluies, viennent renforcer  une situation déjà inextricable.

Aussi, c’est avec inquiétude que d’aucuns observent l’approche de ces fêtes en cette année, avec les élections générales et présidentielle prévues le 20 décembre.

En dépit du fait que le Marché central a été officiellement fermé, afin de bâtir à la place un autre plus moderne, les acheteurs et vendeurs venus de tous les coins de Kinshasa continuent à s’agglutiner  dans tous les espaces et autres avenues environnant le site du Marché dans un désordre indescriptible.

Un désordre qui n’empêche pas les agents de la mairie de percevoir chaque jour la taxe dite d’étalage, auprès de tous les vendeurs qui exposent le moindre article à vendre.

Une chaussée désastreuse

Les difficultés d’accès et de sortie du Marché central, principal pôle de négoce de la capitale congolaise se retrouvent renforcées par la dégradation catastrophique des voies d’accès et de sortie.

Il y a quelques années, on pouvait accéder au centre-ville de Kinshasa, en provenance des communes populeuses situées à  l’est et au centre, par les avenues Bokasa, Kasaï, Huileries, Wangata, Poids Lourds et autre Plateau.

On pouvait aisément quitter la ville vers les mêmes directions par les avenues Kasa-Vubu, Poids Lourds, Plateau.

Actuellement, presque toutes ces avenues sont devenues impraticables, seules  Poids Lourds et Huileries supportent tout le poids d’un intense trafic à l’entrée et à la sortie du centre-ville de Kinshasa.

On peut imaginer que cela donne lieu à des embouteillages monstres et à une circulation incontrôlable que la survenance d’innombrables moto taxis vient rendre plus loufoque.

Cet amenuisement drastique de l’offre de la chaussée pour la circulation évolue à contrario, avec  l’évolution exponentielle du charroi automobile, surtout avec l’invasion des véhicules d’occasion importés à partir des émirats du Golfe persique.

Face à une telle situation explosive, la réaction des autorités, sans doute préoccupées par les élections générales prévues le 20 décembre,  tarde à clairement s’exprimer.

Cependant, on constate que les chantiers ouverts sur les avenues Kasa-Vubu, tronçon compris entre  les avenues  Lowa  et Usoke, ainsi que sur l’avenue Wangata, tronçon compris entre les avenues Croix-Rouge et Mont des arts sont à l’arrêt.

D’autres avenues autrefois macadamisées, telles que Kato, Itaga et Usoke,  et qui auraient pu, un tant soit peu, contribuer à rendre la circulation fluide dans cette partie de la ville et principalement autour du Marché central, sont devenues impraticables depuis belle lurette et sont désormais  envahies par des milliers de vendeurs sur qui divers agents de l’Etat perçoivent chaque jour la fameuse taxe  d’étalage.

Face à cette situation qui ne peut qu’inquiéter, on  salue le courage et le  sens de responsabilité de la Police nationale congolaise (PNC) qui, sans doute pour prévenir tout risque de dérapage dans la rue, vient de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, tout contrôle des engins motorisés par les éléments commis à la circulation routière.

ACP/KHM

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