Mbandaka, 09 avril 2024 (ACP).-Les policiers de l’Équateur au nord-ouest de la République démocratique du Congo, ont été sensibilisés sur les missions de l’Inspection générale de la Police, au cours d’une parade, a appris l’ACP lundi, de source policière.
« C’est une sensibilisation de l’Inspection générale de la Police, antenne de Mbandaka, aux stagiaires de la Police de proximité, axée sur les missions, mécanismes d’actions et les modes d’actions de cette inspection », a précisé le directeur et commandant de l’Ecole de Police, formateur des stagiaires en police de proximité, le colonel Fidèle Ngila.
« Aujourd’hui, il était d’abord question de faire un petit briefing, on a déjà fait le stage pendant trois semaines et il reste encore une semaine. Nous avons pris l’initiative d’évaluer ce que nous avons fait et projeté alors ce que nous allons continuer à faire dans les prochains jours. C’est ainsi que nous avons profité de l’occasion pour inviter l’Inspection générale de la Police, antenne de Mbandaka pour nous parler de cette structure, parce que c’est une structure très importante à notre niveau, pour que les policiers sachent leur rôle, comment ils doivent procéder et se conduire », a renchéri le colonel Ngila.
Le commissaire supérieur principal et chef d’antenne de l’Inspection générale de la police pour le Grand Équateur, Valère Mubekuma, a d’abord voulu fixer les policiers et la population sur l’existence et les rôles du Commissariat général et de l’Inspection générale de la Police.
« D’abord, il y a dans le chef de la population une certaine confusion dans la mission du commissariat général et celle de l’Inspection générale de la Police. Le Commissariat général au niveau national comme le commissariat provincial au niveau de provinces, ce sont deux structures de la Police qui s’occupent du travail de la Police. Donc, ils gèrent la Police au quotidien. Tout le travail de la Police ça se fait par le Commissariat général, pour la nation toute entière, à Kinshasa et en province. Mais, à côté du Commissariat général, il y a aussi une institution autonome par rapport à la Police, c’est l’Inspection générale de la Police. L’IG au niveau national s’occupe du contrôle de l’action de la Police. Elle contrôle sur tous les aspects. Et en province, nous contrôlons la Police », a indiqué le chef d’antenne IG/Équateur.
Revenant sur la rencontre du jour organisée à l’esplanade de la maison communale de Wangata, le commissaire supérieur principal Valère Mubekuma, a expliqué d’abord aux policiers et à la population, les missions et l’existence même de l’IG, pourquoi elle a été créée. Il a fait voir comment, avant la réforme de la Police, réforme qui continue encore parce que c’est un processus, les policiers se rendaient coupables de beaucoup de méfaits, des bavures.
Selon lui, il n’y avait pas collaboration entre la population et la Police, qui pouvait faire n’importe quoi, même certains commandants encourageaient leurs éléments à commettre des actes répréhensibles.
« Au début de la réforme, on avait commencé par dire que non, si la Police agit de cette façon-là, c’est parce qu’il n’y a pas un contrôleur. C’est de là qu’est née l’Inspection générale. Nous protégeons les policiers subalternes contre les abus de leurs chefs, par de mesures disciplinaires ou au niveau de l’Auditorat. L’Inspection générale protège la population contre les multiples abus de la Police. Un citoyen lésé doit recourir à nous, c’est pourquoi il y a aujourd’hui aussi la présence des responsables de la Société civile », a- t-il conclu.
L’Inspection générale, une innovation venue à point nommé, comme l’explique M. Torro Mbangi, président provincial de la Société civile du Congo (SOCICO).
« Nous nous trouvons ici dans le cadre de la sensibilisation, parce que, pas plus tard que la semaine passée, on était informé de nous disposer pour sensibiliser les éléments de la Police et la population sur la présence de l’Inspection générale. C’est une innovation qui tombe à pic parce que la population a constaté qu’elle était lésée, chaque fois qu’elle avait un dossier, arrivée au niveau du commissariat, elle n’a jamais eu raison. Parce que c’est la combine entre les éléments et leurs chefs. Aujourd’hui que l’Inspection générale est sur terrain, vraiment ça nous réjouit parce que nous savons où orienter maintenant nos plaintes et doléances pour que ça puisse avoir gain de cause. Donc, nous sommes certains qu’avec l’Inspection générale, les choses vont bien changer ».
Rappelons que la campagne de sensibilisation sur l’existence et les missions de l’Inspection générale de la Police a été lancée depuis le mois de février à Kinshasa sous la direction du vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur, de la sécurité et des affaires coutumières, Peter Kazadi Kankonde, en présence de beaucoup d’autres autorités.
Financée par l’Union européenne et supervisée par le Programme d’Appui à la réforme de la Police (PARP3), cette campagne est appelée à atteindre toutes les provinces du pays, autant que la réforme de la Police évoluera.
ACP/C.L.