Ituri: les espèces de poissons au lac Albert diminuent sensiblement

Bunia, 15 Janvier 2025 (ACP).- Les espèces de poissons au lac Albert, qui traverse trois(3) territoires de la province de l’Ituri, dans le Nord-est de la République démocratique du Congo, ont sensiblement diminué passant de 54 à 14 actuellement, a appris l’ACP mercredi lors de la table ronde sur la gestion du lac Albert.  

« Jadis classé parmi l’un des lacs le plus poissonneux au monde, avec ses 54 espèces de poissons, le non-respect et la non application de la législation de pêche ainsi que la violation des lois environnementales ont fait que le lac Albert ne compte actuellement que quatorze(14) espèces de poissons dans sa partie de la République démocratique du Congo », a révélé le délégué du chef de division provinciale de l’Environnement et développement durable dans ces assises, Justin Vaweka.

Pour lui, la poussée démographique galopante  « renforce également la surexploitation de ressources halieutiques » du lac Albert et son bassin versant, d’où le classement de cet écosystème sur la liste des lacs en danger par l’Union internationale pour la conservation de la nature(UICN).

Pourtant, a fait savoir Justin Vaweka, la province de l’Ituri dispose d’une unité de surveillance du lac Albert mise en place depuis Janvier 2001 pour une gestion durable et rationnelle de la pêche et de l’aquaculture par l’application des mesures légales et réglementaires destinées à empêcher la pêche illicite non autorisée et non déclarée.

« Cette structure a du mal à accomplir la mission lui confiée suite au dysfonctionnement et megestion qui règne en son sein depuis sa création. Plusieurs rapports et dénonciations font état de monnayage de pêches prohibées orchestrées par cette unité de surveillance au lac Albert. Comme conséquence, la quasi-totalité de filets prohibés pêchent librement sur les eaux du lac Albert sans être inquiétés », a-t-il alerté.

Le lac  Albert, poumon économique de l’Ituri 

Dans son mot, le directeur de cabinet de l’autorité provinciale en charge de l’Economie et finances, Dieudonné Omasombo, a signifié que le lac Albert est non seulement un poumon économique de la province de l’Ituri, mais également  une source de vie pour de nombreuses communautés.

« Cependant, il est confronté à de nombreuses menaces qui mettent en péril son équilibre. Notre objectif est de travailler ensemble pour trouver des solutions durables aux défis à surmonter et assurer la restauration et la gouvernance participative de notre source halieutique », a-t-il émis le vœu.

Dieudonné Omasombo a indiqué que la gestion intégrée du lac Albert est un enjeu majeur de l’Ituri parce que, a-t-il expliqué « il s’agit de considérer les besoins économiques, sociaux, environnementaux tout en préservant la biodiversité et les services écosystémiques qui nous procurent ce lac ».

Le mandat de tous à protéger le lac Albert pour les générations futures 

En outre, le directeur exécutif de l’Ong Forum des engagés pour le développement durable(FORED), John Lufukaribu, a précisé que cette activité s’inscrit dans le cadre du programme Ecos-Biodiversité qui vise à promouvoir un environnement durable, inclusif et résilient.

« Cette durabilité, c’est un mandat, c’est un devoir que nous devons toujours nous rappeler que si nous bénéficions aujourd’hui de l’écosystème lac Albert, ce n’est pas nous qui avions créé cet écosystème, nous l’avons trouvé parce que ça dure de milliards d’années. Mais, nous nous n’avons pas le droit de le détruire. Nous avons mandat de protéger, de conserver cet écosystème afin que le lac Albert puisse fournir ses services écosystémiques maintenant, demain et pour toujours », a-t-il plaidé.

Dans le cadre de l’inclusion de la gestion du lac Albert, a-t-il martelé, cette table ronde a été initiée pour faire participer toutes les couches sociales pour réfléchir par rapport aux défis auxquels le lac Albert fait face afin que des solutions durables soient trouvées.

Ces assises réunissent  les experts du gouvernement provincial, de la mairie, de la division provinciale de l’environnement et développement durable, de la division provinciale de pêche et élevage, des forces armées (Force navale) et de la Police, la coordination provinciale de la société civile, des institutions universitaires et de recherche.

Ce projet est mis  en œuvre par l’Ong FORED et Alerte congolais pour l’environnement et les droits humains (ACEDH) avec l’appui de »11th Hour project dans le bassin du lac Albert en Ituri en RD Congo », souligne-t-on.

ACP/UKB 

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