Kasaï Oriental : les difficultés d’extraction de l’huile de palme expliquées par une exploitante

Mbuji-Mayi, 12 septembre 2024 (ACP).- Les difficultés enregistrées dans la production artisanale d’huile de palme dans la ville de Mbuji-Mayi au Kasaï Oriental (centre de la République démocratique du Congo), ont été expliquées jeudi, au cours d’un entretien, par une exploitante du secteur. 

« Nous enregistrons d’énormes difficultés dans notre activité ici. D’abord pour extraire de l’huile, c’est un long processus de l’acheminement des noix à l’extraction du produit. Nous allons chercher les noix qui doivent nous permettre d’avoir de l’huile à 5 ou 6 km de la ville de Mbuji-Mayi », a déclaré Mme Anny Ciluba.

Cette exploitante trouvée par l’ACP à son lieu de travail a précisé que ses pairs  se rendent jusqu’à Tshiondolu, village situé non loin du groupement de Bakua Ndaba, en territoire de Katanda, pour s’approvisionner en noix de palme.

« Il arrive des fois que nous allions très loin, à plus de 6 km, et ce n’est pas facile », a-t-elle ajouté.

Des femmes transportant des régimes de noix de palme à Mbuji-Mayi

Et de préciser : « lorsque nous y allons, il nous faut payer au moins 32 régimes de noix à 12.000fc au total. Après cette étape, nous devons détacher à mains nues les noix du régime avec tous les risques possibles ».

C’est après cette fastidieuse opération manuelle que les noix vont passer par la machine. « Après, nous amenons les noix à la machine d’extraction d’huile appelée « Munyenga », là-bas aussi nous rencontrons encore d’autres difficultés. Et nous extrayons au moins 21 litres d’huile, soit 3 bidons de 7 litres chacun sur les 32 régimes », a-t-elle dit.

Par ailleurs, Mme Anny Ciluba a expliqué que l’huile extraite doit être partagée avec le propriétaire de la machine d’extraction, selon une convention signée entre les deux parties.                                      

« Étant donné que la machine que nous utilisons n’est pas nôtre, nous sommes obligés de nous partager l’huile avec le propriétaire de la machine et nous vendons un bidon de 7 litres à 12000fc pendant cette période, mais il arrive des fois que nous vendions à 15000fc ou 16000fc », a-t-elle précisé.

« Nous demandons à l’État congolais de nous soutenir pour nous encourager, parce que cette huile est consommée même dans d’autres provinces de la RDC. Si l’État crée des industries d’extraction d’huile, cela va résoudre beaucoup de problèmes », a plaidé Mme Ciluba qui dit travailler ainsi avec ses enfants.  ACP/C.L.

Fil d'actualités

Sur le même sujet