Les journalistes de Lubumbashi sensibilisés à lutter contre la montée des discours discriminatoires

Lubumbashi, 20 octobre 2020(ACP).- Les journalistes de Lubumbashi et les acteurs de la Société civile ont été sensibilisés à lutter contre la montée des discours discriminatoires et à jouer leur rôle en informant correctement la population sur les faits d’actualité.

C’était au cours d’un séminaire atelier de sensibilisation organisé par l’ONG Journaliste en danger (JED) et Free Press Unlimited, mardi dans la salle Wantashi de la mairie de Lubumbashi, sur le thème : « La montée des discours discriminatoires dans la presse et l’espace public, rôle et responsabilité des médias ».

Dans son exposé, le premier orateur, l’avocat de JED pour le Katanga, Me Bin Masudi Kingombe a rappelé que le principal rôle du journaliste est d’informer, de former et de divertir la population à travers les canaux de communication de masses.

Il a défini le discours discriminatoire comme un ensemble des paroles tenues contraires aux principes d’égalité en droit. Ce discours peut être fondé sur les différences entre les individus d’une société.

Sur le plan juridique, a souligné Me Bin Masudi, les textes tant nationaux qu’internationaux interdisent et sanctionnent la discrimination ou tout appel à la haine contre un groupe de personnes.

Le second orateur, l’avocat conseil de JED au niveau national, Me Malu Kabongo a indiqué que les discours discriminatoires sont issues d’une société hétérogène, dont les membres n’ont pas reçu à se façonner une identité unique. Cette hétérogénéité, a-t-il poursuivi, est la conséquence d’une vie de communauté dépourvue de confiance mutuelle, engendrant ainsi une fissure psychologique. Les discours discriminatoires sont un symptôme d’une société en crise, la plongeant dans la pauvreté, a renchéri Me Malu.

Quelques facteurs générateurs des discours discriminatoires relevés

Les deux orateurs de cette sensibilisation ont relevé quelques facteurs générateurs des discours discriminatoires dans la presse et l’espace public en RDC.

Ils ont été unanimes que la culture politique, comprise ici comme un ensemble de traditions, de valeurs lié à la manière de contrebalancer le pouvoir, est un facteur générateur non négligeable des discours discriminatoires. Cette culture forge les habitudes et attitudes ne favorisant pas une identité commune du peuple. Malheureusement, ont-ils déploré, la presse prend également partie à cette discrimination renforçant certains clichés sociaux.

Un autre facteur générateur des discours discriminatoires est, selon eux, l’ignorance des lois. En effet, les personnes victimes ou auteurs des discours discriminatoires en RDC ignorent leurs droits fondamentaux et légitimes, leurs limites quant aux libertés et droits des autres groupes de personnes. Cette ignorance de lois les mène à une identification tribale, régionale ou religieuse par rapport aux autres communautés, oubliant que la RDC ne regorge que le peuple « bantu ».

L’impunité favorise la montée des discours discriminatoires

Selon les avocats de JED, l’impunité des auteurs des paroles stigmatisantes favorise dans la presse et l’espace public congolais la montée des discours discriminatoires. Cette situation, ont-ils dit, a conduit à la banalisation des discours renforçant la fissure entre différentes communautés. La discrimination, ont-ils insisté, s’exprime dans le quotidien des personnes de différentes origines, tribus, et obédiences politiques.

L’inapplicabilité des lois, selon eux, est due au laxisme du pouvoir judiciaire et l’ignorance des droits de citoyens congolais. Ils appellent les acteurs judiciaires à poursuivre les auteurs des discours discriminatoires et les journalistes qui cristallisent certains faits discriminatoires. Ils invitent les journalistes, en tant qu’élite réfléchissant sur des questions d’intérêt général, à faire disparaitre des contenus médiatiques discriminants pour construire une société congolaise homogène. ACP/Zng/Cfm/GGK/Thd 

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