Nord-Kivu : les agriculteurs de Goma appelés à l’utilisation des engrais agricoles (Experts)

Goma, 21 décembre 2024 (ACP).-  L’utilisation des engrais pour stimuler la croissance de la productivité agricole et  réduire la faim, a été recommandée, vendredi dans un atelier organisé par des Experts d’AgriTerra et ses collaborateurs, aux agriculteurs de Goma, au Nord-Kivu (Est de la République démocratique du Congo).

« Dans le cadre d’inciter la population à l’utilisation des engrais, AgriTerra a mené au mois de septembre dernier, une enquête portant sur le résultat d’une étude comparative des circuits d’importation formels et informels d’intrants agricoles aux frontières de la RDC-Rwanda, RDC(Uvira)-Burundi et RDC-Tanzanie, parcequ’au Nord-Kivu, en général et en ville de Goma singulièrement, la population hésite encore à utiliser les engrais même si, ils sont plus importés », a déclaré l’ingénieur agriculteur et consultant à AgriTerra, M. Aganze Bahati Julien.

Dans cette étude, a-t-il poursuivi,  » les résultats ont révélé qu’au Nord-Kivu, en ce qui concerne les intrats agricoles, les engrais, les pesticides et une part de semence améliorée, ces intrats agricoles s’achète à des pris très élevé variant entre 1,3$ à 2$/kgs, ce qui est déjà un prix élevé pour les agriculteurs, avec un impact sur leur rendement mais aussi la sécurité alimentaire qui menace notre pays devant être combattu ».

Des propositions ont été formulées au gouvernement, aux partenaires et aux agriculteurs. C’est entre autres l’exonération des intrats agricoles, la sensibilisation des agriculteurs sur le bien fondé de l’utilisation des engrais, l’accès facil aux engrais, l’accessibilité des prix à tous les agriculteurs, le renforcement des capacités des moniteurs agriculteurs puis enfin la vulgarisation de la Loi portant exonération des engrais.

En outre, les participants à cette journée de réflexion, ont eu l’occasion d’être informés sur les avantages de l’agriculture, notamment obtenir des renseignements élevés et une production accrue, réduire le coût de production, couvrir les besoins de la population bon agricole, ouvrir la voie à l’exportation des denrées alimentaires et enfin réduire le travail de terre moins pénibles.

Les engrais ont pour désavantage la dégradation des sols et l’épuisement des ressources naturelles, la santé humaine est en danger et, enfin l’environnement devient fragile.

Pour sa part, l’ingénieur Denis Asiangame Patengame, coordonateur national du Service national des fertilisations et intrants connexes (Senafic), un service spécialisé du ministère de l’Agriculture qui s’occupe des engrais et intrants connexes, a dressé un bilan sombre sur l’utilisation de ces produits, car, selon lui, la situation n’est pas bonne sur terrain. Il estime que la consommation des engrais semble encore être trop retissante par la population et celà  est dûe à une méconnaissance sur les avantages liés à l’utilisation des engrais.

« Aujourd’hui, nous sommes là pour sensibiliser encore cette population aux travers le organisations paysannes qui sont avec nous mais aussi tous ceux qui sont là qui interviennent dans la commercialisation des engrais, raison pour laquelle nous sommes tous  réunis pour réfléchir pour que nous intensifions l’agriculture dans notre province« , a poursuivi le coordinateur de SENAFIC.

« Nous avons reçu des idées, jadis, nous inculquées par nos vieux dans le temps, pour dire que les engrais détruisent le sol, ils entraînent la dégradation du sol, et ces idées reçues sont devenues une notion qui reste inculquée dans le mentale de la population. Nous sommes ainsi là pour sensibiliser cette population afin de connaître les avantages des engrais. Aujourd’hui si nous voulons parler de l’intensification de l’agriculture, c’est-à-dire, accroître notre rendement, nous ne pouvons pas nous en passer de l’engrais. Donc nous sommes obligés d’utiliser les engrais mais d’une manière rationnelle afin de ne pas avoir un impact négatif sur le sol. Les pays qui produisent aujourd’hui assez de la nourriture, utilisent les engrais dans leur agriculture » a conclu Denis Asiangame.

Cette activité a été organisée par le FAO en partenariat avec AgriTerra et le SENAFIC, à l’occasion de la journée internationale des engrais, célébrée le 13 octobre de chaque année, sous le thème « réflexion sur les différents maillons de la chaîne d’approvisionnement en engrais dans une dynamique d’intensification agricole au Nord-Kivu« . ACP/C.L.

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