Sud-Kivu : les détenus de la prison d’Uvira outillés à l’entrepreneuriat

Uvira, 06 octobre 2023 (ACP).- Les jeunes détenus de la prison urbaine Mulunge à Uvira, au Sud-Kivu dans l’est de la République démocratique du Congo, ont été outillés à l’entrepreneuriat, en marge de la Journée internationale de la paix célébrée chaque 21 septembre, a appris l’ACP vendredi de la société civile. « Cette cérémonie marque la clôture de la campagne de l’activité de sensibilisation et renforcement de capacité en faveur des jeunes détenus sur l’entrepreneuriat, la cohésion sociale et la collaboration positive sécuritaire et environnemental dans le milieu pénitentiaire, lancé depuis le 21 septembre dernier », a fait savoir Godelive Lugambo, présidente de la société civile.

Elle a précisé que cette activité vise à faire des plaidoyers auprès des autorités locales, des partenaires humanitaires et acteurs du système des Nations-Unies pour rendre le lieu de détention, un milieu de rééducation afin de permettre aux détenus de se doter d’un bagage suffisant en formation professionnelle et métiers de sorte qu’à la sortie de la prison, ils soient capables de créer leurs propres activités génératrices de revenus qui leur permettront de bien jouer leur rôle d’acteur et agent de changement.

Le directeur de la prison urbaine Mulunge, Emmanuel Amisi Kabwe a signalé que cette prison héberge 660 détenus, dont 10 femmes, 8 mineurs, 61 étrangers, 132 militaires et 23 policiers, avant d’inviter les participants à renouveler les liens de solidarité, retrousser les manches afin de construire un avenir meilleur et plus pacifique.

La conseillère de l’administration pénitentiaire de la MONUSCO-Uvira, Estelle Yougbare Kabore a fait savoir que cette activité permet de donner une chance aux détenus de la prison urbaine de se joindre au reste du monde pour célébrer la paix et aussi à travers une prise de conscience, prendre l’engagement d’être vecteur de la paix dans le milieu pénitentiaire et dans leur communauté respective à la sortie de prison. « Nous voulons particulièrement à travers cette journée, inviter ceux qui ne connaissent pas le milieu carcéral à le découvrir ainsi que les innombrables opportunités qui s’y dégagent et ne demandent qu’à être saisies, pour une société encore meilleure », a déclaré Estelle Yougbare.

Selon elle, « la prison devrait constituer le lieu idéal pour des actions en faveur de la paix et du vivre ensemble à travers des activités de sensibilisation, d’éducation, de formation et aussi l’accompagnement avec des activités génératrices des revenus pour permettre l’amélioration des conditions de détention et mieux préparer les détenus à la réinsertion sociale de leur installation une fois la peine purgée ».

Apport des partenaires pour l’amélioration des conditions des prisonniers

Par ailleurs, le président de la Coopérative du Congo (COOPCONGO) et président du Conseil d’administration de l’Université coopérative du Congo (UNICOOP), le Dr Doudou Mirefu a promis de travailler avec la direction de cette prison afin de mettre un accent particulier sur la transformation des conflits, une approche qu’il a jugée meilleure et qui va canaliser l’énergie des prisonniers afin de produire une chose commune. « J’ai proposé 3 choses : nous allons commencer par une formation à courte durée qui va amener les détenus à devenir des experts dans certains métiers qui les permettront à être meilleur en sortant de la prison ; dispenser des cours universitaires aux prisonniers qui ont des diplômes d’État mais aussi créer une coopérative pénitentiaire qui permettra à ce que les prisonniers, au-delà des problèmes et soucis, de se mettre ensemble et travailler », a-t-il soutenu.

Et Dr Doudou d’ajouter : « ils vont apprendre à vivre ensemble en produisant des choses en commun dans différents domaines, notamment l’agriculture, l’élevage, etc. Leur production leur permettra de mieux vivre en prison et avoir de l’épargne qui leur permet de s’intégrer demain dans la société ».

Le président de la fondation « Demain le Congo », l’Ir Jean Claude Musungay a demandé de l’espace afin de commencer la formation au sein de cette prison qu’il a appelé internat. « Je demande au directeur de la prison de nous donner de l’espace où entreposer nos matériels afin de débuter avec les formations. Nous allons former cette communauté dans 3 filières, notamment le froid et conditionnement d’air, la transformation agroalimentaire mais aussi la transformation des herbes en braise. Le formation se fera 5 jours sur 7 en raison de 3 heures par jour », a-t-il poursuivi.

Le secrétaire administratif de la mairie d’Uvira, Dominique Kalonzo qui a représenté l’autorité urbaine à cette activité, a précisé que la mairie est préoccupée par l’amélioration des conditions des prisonniers et est en train de plaider afin que le gouvernement octroie un champ aux prisonniers afin de leur permettre d’y expérimenter quelques projets. Il a par la suite remercié les partenaires pour leurs apports, particulièrement la MONUSCO, avant d’instruire, au nom de l’autorité urbaine empêchée, le directeur de la prison de disposer les espaces afin que les formations des détenus puissent commencer dans un bref délai. ACP/

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