Kisangani, 25 février 2025 (ACP).- Une séance de sensibilisation sur l’importance des banques de semences communautaires (CSB) a été organisée à Yakombe, un village situé à plus de 100 km de Kisangani, dans la province de Tshopo, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, par le Centre de Recherche International en Agroforesterie (CIFOR-ICRAF).
Une initiative qui vise à favoriser un accès durable à une gamme plus large et diversifiée de semences, a appris l’ACP, d’un communiqué de presse publié mardi.
« Les banques de semences communautaires permettent aux communautés d’avoir un accès durable à une diversité de semences, notamment les variétés locales adaptées aux conditions spécifiques de la région. Ces semences, souvent inaccessibles par les systèmes semenciers formels, incluent des variétés rares et en voie de disparition », a-t-on lu dans le même communiqué.
La sensibilisation a eu lieu lors de la foire de la diversité, organisée le samedi 22 février 2025 à Yakombe, dans le territoire d’Isangi. L’objectif de cet événement était de promouvoir la valeur des connaissances traditionnelles et la diversité des variétés locales au sein de la communauté.
Clément Jashokpoko, expert au CIFOR-ICRAF, a précisé que parmi les objectifs de cette initiative figurait la localisation des espèces rares et uniques, l’identification des dépositaires, ainsi que la promotion de l’échange de semences et de connaissances communautaires en tant qu’apprentissage social. Il a également souligné l’importance d’éduquer les jeunes générations et de sensibiliser les décideurs sur la valeur de la biodiversité agricole.
Cette action vise également à améliorer l’accès aux ressources génétiques rares et à documenter la diversité des noms ainsi que les connaissances associées à l’utilisation de ces semences.
Selon Clément Jashokpoko, les agriculteurs jouent un rôle clé dans le développement, l’entretien et la promotion de l’agro biodiversité grâce aux banques de semences communautaires. Ces dernières permettent la sélection de variétés à conserver en fonction des préférences et besoins locaux.
«La diversité se remplace progressivement par l’uniformité, car la monoculture des produits de base écarte les variétés locales. Cela compromet la résilience des agriculteurs face aux effets du changement climatique», a-t-il dit
Dans le futur, le CIFOR et ses partenaires, dont Bioversity International, prévoient d’accompagner les communautés dans la mise en place de banques de semences communautaires gérées localement, sous la supervision d’un comité élu par les membres de la communauté.
Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre des interventions du CIFOR et de ses partenaires dans le paysage de Yangambi, avec l’appui financier de l’Union Européenne et du Royaume-Uni.
ACP/ODM