Kinshasa, 22 octobre 2024 (ACP).- Une proposition de loi sur la conservation de la nature en République démocratique du Congo a été déposée lundi au bureau l’Assemblée nationale à Kinshasa par une délégation de l’Alliance nationale d’appui et de promotion des aires et territoires du patrimoine autochtone et communautaire (ANAPAC-RDC) conduite par un député national.
« Nous sommes venus déposer une proposition de loi modifiant et complétant la loi n° 14 /003 du 11 février 2024 qui, depuis un certain temps, a montré beaucoup de lacunes. Il s’est avéré que dans cette loi il y a des matières telle que la bonne gouvernance environnementale qui n’a pas été prise en compte, d’où la nécessité de la compléter car il est constaté qu’il y a conflit de coexistence entre l’homme et l’animal », a déclaré Célestin Engelemba Bokuwe, député national élu de la province de la Tshuapa.
« Avec le temps, nous avons compris que dans notre loi on protège plus l’animal que l’homme. Voilà pourquoi nous voulons compléter cette loi pour y inclure la protection de l’homme face à l’animal », a-t-il indiqué.
« Dans les aires protégées, nous faisons face aux conflits entre la communauté autochtone et les gestionnaires des sites où les mécanismes de gestion de ces conflits sont inexistants. Donc on devait y penser au moment où l’on crée des parcs dans notre pays, faire le suivi et en tenir compte, tout en impliquant ladite communauté, moyennant leur consentement libre préalable », a-t-il affirmé.
Il a fait savoir que même si les peuples autochtones sont en dehors des parcs, ils contribuent tout de même à la gestion des écosystèmes forestiers et à la biodiversité.
Cet élu de la Tshuapa a, à cet effet, suggéré la création d’un fonds de réparation dans le but de bien garder la biodiversité du pays car c’est une loi qui touche toute la RDC et qui sera gérée par exemple par l’institut congolais de conservation de la nature (ICCN), organe qui gère les animaux.
« Si cette loi est votée par les députés nationaux, elle va combler le lacunes de l’ancienne loi », a-t-il soutenu.
Implication des organisations pour la promotion des aires protégées et des peuples et autochtone
De son côté, Me Léonard Bombolo, expert en matière de conservation de la nature et de la biodiversité de l’Alliance nationale d’appui et de promotion des aires et territoires du patrimoine autochtone et communautaire (Anapac-RDC), a indiqué que le dépôt de cette loi a été rendu possible grâce à l’appui technique et financier de son organisation, de Rights and Resources (RRI) /Fonds Bezos et Synchrony City Earth.
Selon lui, l’élu de la Tshuapa, a pris l’initiative de porter cette question liée au conflit et au mécanisme de réparation devant l’Assemblée nationale, étant donné qu’elle est d’une importance vitale.
Les experts de la chambre basse et ceux de la société civile qui accompagnent les peuples autochtones et communautés locales pourront y insérer aussi des thématiques émergentes, notamment les mesures efficaces de conservation des aires de conservation communautaire (AMEC), les questions liées au conflit homme- faune, les mécanismes de gestion des plainte.
D’après l’expert de l’ANAPAC, outre les conflits communautaire, il y a aussi les questions liées au partage des bénéfices découlant de l’utilisation des ressources génétiques pour lesquelles le Parlement est appelé à insérer dans la législation du pays, afin de permettre aux communautés de tirer profit de toutes les études. ACP/C.L.