La pauvreté, principale cause de l’automédication à Kinshasa (un pharmacien)

Kinshasa, 27 juin 2023 (ACP).- La pauvreté est la principale cause de l’automédication à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), a affirmé mardi par le pharmacien Charly Bidilu, secrétaire rapporteur du bureau conseil provincial de l’ordre des pharmaciens, au cours d’un entretien avec l’ACP.

« La principale cause de l’automédication dans la ville de Kinshasa est la pauvreté. A cela s’ajoutent le coût élevé des soins de santé et des médicaments, la multiplication des officines pharmaceutiques dont la majorité ne répondent pas aux normes, la publicité et les déceptions rencontrées dans les structures de santé », a expliqué le pharmacien Bidilu. Selon les statistiques de l’inspection provinciale, la ville de Kinshasa compte 7.000 pharmacies dont 150 seulement sont autorisées, a-t-il fait savoir.

Une grande partie de la population de Kinshasa recourt à l’automédication, surtout les femmes qui ont déjà eu des enfants, a-t-il soutenu.

« Plusieurs catégories de personnes sont spécialisées en automédication, surtout les femmes qui ont eu déjà les enfants, les intellectuels, plus particulièrement les professionnels de santé qui sont pourtant censés montrer l’exemple, mais également leurs entourages qui ne passent pas par une consultation médicale », a indiqué ce spécialiste.

« En RDC, nous avons l’autorité congolaise de la réglementation pharmaceutique qui a pour mission de faire le suivi des médicaments, le suivi des publicités sur les produits pharmaceutiques, et les inspections de la santé qui contrôlent les pharmacies.  Ces structures peuvent aider l’Etat à lutter contre l’automédication », a fait remarquer le pharmacien Bidilu.

« L’automédication a plusieurs conséquences, notamment l’overdose, l’intoxication, l’aggravation des cas, la déviation de diagnostic, la résistance car plus nous excellons dans l’automédication, plus nous rendons les médicaments inefficaces et cela peut entraîner la mort », a prévenu ce pharmacien.

Pour le secrétaire rapporteur du bureau du conseil provincial de l’ordre des pharmaciens de la ville de Kinshasa, mettre fin à l’automédication est une affaire de tous. L’Etat doit intervenir avec plus de moyens dans le secteur de la santé pour que la Couverture Santé Universelle soit effective.

Selon la législation congolaise, dans une ville il faut une pharmacie pour 10.000 habitants et 1.000 mètres  entre les pharmacies. Ce qui n’est le cas à Kinshasa.

Le pharmacien Bidilu a expliqué que l’automédication, c’est le fait qu’une personne malade achète de son propre gré le médicament sans consulter un médecin. Pour lui, l’automédication a plusieurs aspects : une personne qui prend les médicaments elle-même ; celle qui se fait recommander les médicaments ; celle qui utilise les anciennes ordonnances médicales lui prescrites antérieurement. ACP/

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