Kinshasa, 27 octobre. 2023 (ACP).- La prévention primaire reste le meilleur traitement contre le cancer du sein, car il empêche la survenue de cette maladie, a déclaré vendredi un gynécologue-obstétricien au cours d’une conférence à Kinshasa en République démocratique du Congo.
« Le cancer du sein est d’origine inconnue. Sa prévention consiste à se faire dépister avant l’apparition des signes et à surveiller les facteurs favorisant cette maladie et qui sont d’une part modifiables, notamment l’obésité, la prise des pilules, l’alcool, le tabac, une alimentation déséquilibrée, les grossesses tardives, la mensualisation précoce, le diabète du type 2, et d’autre part non modifiables dont l’âge, le sexe et l’hérédité » , a déclaré le Dr Berry Kinkenda, gynécologue-obstétricien, lors de son intervention à la conférence de sensibilisation à cette maladie tenue au palais de la Nation à Kinshasa placée sous le thème « La prévention et la prise en charge thérapeutique du cancer du sein ».
« En RDC, le cancer du sein est le deuxième cancer le plus fréquent chez la femme après celui du col de l’utérus. Une femme sur huit, soit 12,5% et 1% d’hommes en RDC sont susceptibles de développer cette maladie.
Le traitement du cancer du sein coûte très cher, surtout au stade avancé, raison pour laquelle nous recommandons l’autopalpation et le dépistage, car les chances de survie sont maximales lorsque le diagnostic et la prise en charge sont faits précocement », a-t-il ajouté.
Pour ce médecin, cette conférence a pour but de sensibiliser les personnels du palais de la nation à l’existence de cette maladie, à sa prévention et aux avantages du dépistage précoce.
Pour le Dr Nathalie Mutuza, spécialiste en imagerie pédiatrique et périnatale (mère et enfant), le cancer du sein est évitable dans les neufs cas sur dix.
« Le cancer du sein est évitable par tous ; il suffit de respecter les recommandations que donnent les personnels soignants », a–t-elle précisé.
Le Dr Mutuza a indiqué que le cancer du sein est une maladie très latente qui évolue silencieusement. Au stade avancé, le malade présente plusieurs symptômes, à savoir une masse au niveau du sein, une douleur, une rétractation mammaire, un écoulement du sein, un changement de la forme en peau d’orange.
L’allaitement maternel est un grand facteur protecteur contre le cancer du sein
Par ailleurs, le Dr Becky Kapulay, secrétaire général de l’ONG « Kuyemika » qui veut dire allaiter, a souligné que l’allaitement maternel exclusif (jusqu’à six mois) permet à la mère d’éviter le cancer du sein.
« Nous recommandons l’allaitement exclusif, car le lait maternel aide à détruire les cellules cancéreuses. Cette conférence organisée à l’occasion du mois d’octobre dénommé « octobre rose » dédié à la sensibilisation aux cancers gynécologiques, nous a permis de sensibiliser près de de 300 femmes sans compter les hommes. Nous les avons également appelé à vulgariser le message », a affirmé le Dr Kapulay.
L’ONG « Kuyemika » a pour but l’amélioration de la santé du couple mère et enfant ainsi que la promotion de l’allaitement maternel en République Démocratique du Congo.
Grâce aux efforts du gouvernement congolais à travers un de ses partenaires, la firme pharmaceutique « Roche », et le centre national de lutte contre le cancer (CNLC), tous les cancers sont pris en charge gratuitement dans certains hôpitaux de Kinshasa dont le centre médical de Kinshasa (CMK), le centre hospitalier Nganda, la clinique Ngaliema.
Cette prise en charge inclue les frais des examens et la disponibilité des médicaments.
Le dépistage gratuit des cancers du sein et du col de l’utérus se poursuit jusqu’au 19 novembre 2023 dans plusieurs structures sanitaires dont les cliniques universitaires de Kinshasa, l’hôpital Biamba Marie Mutombo, l’hôpital militaire du Camp Tshatshi. ACP/