L’automédication peut être responsable de la résistance accrue des bactéries (un pharmacien)

Kinshasa, 30 novembre 2024 (ACP).- L’automédication peut en partie être responsable de la résistance accrue des bactéries, a appris l’ACP samedi d’un  pharmacien, lors d’une conférence axée sur « La Résistance aux antimicrobiens: un défi mondial pour la santé de demain ».

« L’automédication peut en partie être responsable de la résistance accrue des bactéries aux diverses familles d’antibiotiques. En effet, après un traitement, les patients ont tendance à conserver les médicaments dans leur armoire à pharmacie pour les réutiliser ultérieurement sans consulter à nouveau leur médecin », a déclaré Glorry Panzu, président du conseil national de l’ordre des pharmaciens (CNOP/ RDC), lors e cette activité organisée par la délégation facultaire des sciences pharmaceutique de l’Université de Kinshasa (Unikin) en République démocratique du Congo.

« L’automédication est souvent inapproprié. De plus, les quantités restantes de médicaments ne permettent pas d’agir efficacement pour éradiquer la totalité de l’infection », a-t-il ajouté.

« La plupart des personnes pratiquant l’automédication ne perçoivent pas le danger de cette pratique. Les pharmaciens d’officine doivent donc les informer de ces risques pour les en détourner progressivement », a-t-il préconisé.

Intervenant sur le sous thème « Le rôle du pharmacien dans la lutte contre l’antibio résistance », le président du CNOP/RDC a fait savoir que pour limiter la consommation d’antibiotiques, il faut que le patient respecte la prescription médicale faite par le médecin traitant.

Il a, par la même occasion, appelé les pharmaciens à aider les patients à bien suivre son traitement, à respecter le dosage, le temps de prendre les médicaments. M. Panzu a déconseillé l’automédication et a encouragé 

 les pratiques d’hygiène qui réduisent toute contamination microbienne, notamment le lavage des mains avec du savon, l’utilisation de mouchoirs à usage unique ou encore la prise de distance avec les autres personnes lorsqu’on est touché par une petite maladie.

Le rôle des pharmaciens d’officine 

Par ailleurs, le président du Conseil national de l’ordre des pharmaciens (CNOP/ RDC), a souligné le rôle des pharmaciens  d’officine dans ce domaine qui consiste à faire valoir aux patients une éducation thérapeutique car près de 90% de la consommation des antibiotiques se fait à domicile, voire en dehors du cadre hospitalier.

« Les principales actions des professionnels officinaux afin d’organiser la lutte contre l’antibiorésistance sont  donc d’accompagner le patient dans la compréhension de leur prescription, de leur déconseiller la pratique de l’automédication et de favoriser plutôt le recyclage des antibiotiques une fois leur traitement terminé », a-t-il précisé.

Pour limiter au maximum les risques de résistance des bactéries aux antibiotiques du marché, il a indiqué que le pharmacien doit rappeler au patient de respecter scrupuleusement son ordonnance et d’indiquer toutes les informations sur les boîtes de médicaments afin de faciliter la prise du traitement une fois à domicile.

ACP/C.L.

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