Kinshasa, 24 mars 2024 (ACP).- L’utilisation des produits capillaires (relatifs aux cheveux) faits à base des produits chimiques est très dangereuse pour la santé féminine, a-t-on appris au cours d’une conférence organisée samedi à Kinshasa en République Démocratique du Congo.
« Nous sensibilisons aux risques sanitaires que courent les femmes en utilisant des produits capillaires comme le défrisant, le colorant, le shampooing, le pommade…) faits à base des produits chimiques qui sont très dangereuse pour la santé féminine. Ces produits sont les plus répandus et les plus utilisés », a déclaré Mme Nadé Buangi, experte en cheveux naturels.
Elle a fait savoir que les femmes ignorent les composants chimiques que contiennent ces produits qui, non seulement qu’ils détruisent la qualité des cheveux (par des irritations, des casses etc.), mais ils sont également responsables des maladies graves.
« L’objectif est de faire comprendre à la femme que tous les problèmes capillaires ne se résolvent pas nécessairement dans un salon de coiffure, plutôt dans des hôpitaux en consultant un médecin », a expliqué Mme Buangi, qui a recommandé l’utilisation des produits naturels (faits à base des plantes ou épices).
De son côté, Mme Larissa Diakanua, spécialiste en cheveux naturels, a dans son intervention, exhorté les femmes de respecter les bonnes pratiques en soins capillaires. « Ces pratiques consistent à bien manipuler les cheveux par exemple, en les peignant de manière tendre et non agressive de haut en bas, les laver au moins 3 fois le mois avec 35 litres d’eau tiède et les rincer à l’eau vitaminée, etc. », a-t-elle dit.
Les femmes allaitantes transmettent les toxines des produits capillaires aux nourrissons
Par ailleurs, Mme Noëlla Mbombo, chargée de relations extérieures de l’ONG « Kuyemika » qui veut dire en français « allaiter », a, à cette occasion, fait savoir que l’utilisation des produits capillaires pendant la période de l’allaitement, favorise la transmission des toxines aux bébés et expose ces derniers aux problèmes de santé.
« Il est déconseillé aux femmes allaitantes de recourir aux traitements capillaires, car des substances chimiques présents dans ces produits, une fois appliquées au cuir chevelu, pénètrent dans la circulation sanguine et exposent la mère à des maladies comme l’ostéoporose, les allergies, les cancers gynécologiques (des seins, des ovaires, du col de l’utérus…) », a-t-elle dit
Pour Mme Mbombo, à travers le lait maternel, ces produits exposent également les nourrissons aux maladies respiratoires, à l’éruption cutanée, à la démangeaison, à la rougeur et le gonflement.
Elle a, à cet effet, recommandé à toutes les femmes de lire attentivement les étiquettes des produits capillaires pour repérer les ingrédients potentiellement nocifs comme le formaldéhyde, les parabènes, les sulfates, les phtalates, les ammoniaques, les résorcinols, le plomb, le petrolum, la paraffine…et d’opter pour des produits naturels (comme l’huile d’argan et de coco, d’aloès Vera, la beurre de karité etc.).
Le Dr Baudouin Kapulay, vice-président de l’ONG « Kuyemika », a, par ailleurs, exhorté les femmes de pratiquer exclusivement l’allaitement pendant les six premiers mois après l’accouchement, afin de faire bénéficier les avantages du lait maternel aux nourrissons.
« L’allaitement maternel prévient les bébés de l’obésité, du diabète de type 1, des maladies auto-immunes, des allergies et favorise son bon développement neurologique », a-t-il expliqué.
Chez la mère, cette pratique favorise le rétablissement post-partum, réduit le risque des maladies cancéreuses et l’ostéoporose et constitue également un moyen de contraception naturel, a-t-il conclu.
Basée à Kinshasa, l’ONG « Kuyemika » milite pour la santé du couple mère et enfant, en promouvant l’allaitement maternel exclusif, rappelle-t-on. ACP/C.L.