Goma, 12 août 2024 (ACP).- La rupture de stocks de poches de sang a été signalée à l’hôpital de Kyeshero qui s’occupe de nombreux blessés de guerre à Goma, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), a appris lundi l’ACP de source hospitalière.
«L’hôpital de Kyeshero, avec son partenaire MSF, s’occupe depuis 3 ans déjà de 30 à 50 blessés de guerre chaque mois. Ces blessés, nous le savons tous, ont pour premier secours le sang, mais à ce jour nous n’arrivons pas à satisfaire 40% de besoins en poches de sang », a alerté le Dr Faustin Makulu, médecin directeur de l’hôpital de Kyeshero-Goma.
« Cette carence de sang dans la province inquiète au plus haut point tous les responsables des hôpitaux car cette baisse aggrave sensiblement les menaces qui pèsent sur la santé », a-t-il ajouté.
« La transfusion sanguine est cruciale, non seulement pour tous ces blessés de guerre dont les complications nécessitent une disponibilité rapide de sang et pour des milliers de femmes qui souffrent d’hémorragie pendant, durant et après la grossesse », a-t-il poursuivi.
Pour le Dr Liliane Bwiza Senghoma, coordonnatrice du centre provincial de transfusion sanguine dans le Nord-Kivu, le besoin réel en produits sanguins sécurisés sur l’ensemble de la province est réel.
« La province fait face à un manque criant de sang pour répondre aux demandes qui ont triplé durant cette période à cause de toutes ces guerres à répétition qui causent des déplacements massifs des populations avec une vulnérabilité sans pareille », a-t-elle indiqué.
« Cette forte demande en poches de sang non comblée dans les hôpitaux entraîne déjà quelques décès dans certaines structures sanitaires de la province », a déploré cette autorité sanitaire de la province.
Elle a, en outre, lancé un appel à toute la population de Goma et ses environs à faire sien ce problème crucial, car le problème de sang est un problème communautaire. « Avec cette carence, nos militaires blessés sont confrontés à une double guerre », a regretté le Dr Bwiza. Elle a affirmé que le don du sang sera aussi un moyen pour chaque citoyen de cette province de participer à l’effort de guerre.
Plus de 27.000 décès ont été enregistrés de janvier à juin 2024 au Nord-Kivu suite au manque de sang, selon le centre provincial de transfusion sanguine.
ACP/ODM