RDC : 20% de consultations gynécologiques concernent des douleurs au bas ventre (gynécologue)

Kinshasa, 22 mars 2024 (ACP).– 20% de consultations gynécologiques sont concernées par les plaintes des douleurs pelviennes (au bas ventre), a-t-on appris au cours d’une conférence de sensibilisation organisée vendredi à Kinshasa, en République Démocratique du Congo (RDC). « 20% de consultations gynécologiques sont concernées par les plaintes des douleurs pelviennes (au bas ventre) », a déclaré le Dr. Jules Odimba Mpoy, gynécologue-obstétricien aux Cliniques universitaires de Kinshasa (CUK). « Notre intervention a porté sur des douleurs chroniques au bas ventre, quid et comment se manifestent-elles? En effet, les douleurs pelviennes chroniques sont l’ensemble des symptômes douloureux du bas ventre. Elles peuvent être spontanées ou provoquées ou encore cycliques (pendant le cycle menstruel) ou non cycliques évoluant pendant six mois », a-t-il ajouté.

Selon le Dr Odimba, les douleurs pelviennes concernent les femmes à l’âge de procréer, particulièrement celles ayant 30 ans ou plus. Elles constituent à ce jour un problème de santé publique à cause de ses fréquences et conséquences sur la société. Sa prévalence n’est pas précisée, néanmoins, elle est estimée à 38 femmes sur 1000 et constituent 20% des motifs de consultation en gynécologie.

« Les douleurs chroniques au bas ventre se manifestent sous cinq formes, à savoir douleurs pendant les règles, pendant le rapport sexuel, en urinant, en déféquant et ce qui dure six mois », a-t-il souligné.

De son côté, le Dr. Guy-Lambert Monzango, gynécologue-obstétricien aux CUK, qui est intervenu sur « les causes des douleurs au bas ventre, quels conseils, orientation et attitude de la concernée », a fait savoir : « les douleurs au bas ventre ont plusieurs causes et le traitement est administré selon ces dernières ».  « Il faut identifier la cause pour mieux soigner la malade. Ces douleurs sont principalement causées par les maladies ou inconforts des organes se trouvant en dessous du nombril tels que : les organes digestifs, les organes génitaux, l’appareil urinaire, le calcul rénal (caillot dans les urines), l’appareil génital, l’endométriose, le kyste ovarien, la maladie inflammatoire pelvienne, etc.», a-t-il indiqué. En cas des douleurs persistantes, le Dr Monzango a conseillé  de se faire consulter par un gynécologue pour bénéficier d’une bonne prise en charge. Le spécialiste identifiera la cause, prescrira le médicament et envisagera l’intervention chirurgicale si nécessaire. 

L’impact psycho-social des douleurs au bas ventre

Par ailleurs, Le Pr. Dr. Emmanuel Nzaü, aussi gynécologue-obstétricien a, à cette même occasion, expliqué l’impact psycho-social, académique et professionnel des douleurs au bas ventre ainsi que les perspectives de lutte. « Les douleurs au bas ventre ont un impact significatif sur le plan psycho-social, académique et professionnel de la femme. Elles favorisent l’absentéisme (au travail, à l’école,…), la baisse de la performance, la difficulté à gérer des relations, les troubles psychologiques, le divorce (par l’insatisfaction du conjoint ou la stérilité), la pauvreté (à cause des dépenses générées pour le traitement) », a-t-il renchéri.

Abordant les perspectives de lutte, le Dr. Nzaü a recommandé aux familles biologiques, académiques et professionnelles d’accompagner ces femmes tout en les assistant et les encourageant dans leur lutte.

Aux concernées, il leur a invités à ne pas baisser les bras, à s’informer auprès des organes crédibles, à rechercher des soins aux personnes les plus attitrées et à intégrer des communautés ou différents groupes (Endocare, EndoRdc, …) pour changer les choses. Le Pr. Roger Mbungu, doyen de la faculté de médecine de l’Unikin a encouragé ce genre d’initiatives, car il permet, non seulement de sensibiliser, mais aussi de renforcer les capacités  des étudiants et des corps académiques (assistants, chefs de travaux et autres). Cette conférence a été organisée par l’Unité de gynécologie générale des CUK et la fondation « Daemmi berlinde », sous le haut patronage du recteur de l’Unikin, le Pr. Jean-Marie Kayembe, sous le thème : « douleurs chroniques au bas ventre, ennemi du leadership féminin ». ACP/

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