RDC : 6,3 million de déplacés internes confrontés à une crise sanitaire aiguë (OMS)

Kinshasa, 25 juin 2023 (ACP).- Plus de 6,3 million de déplacés internes en République démocratique du Congo  sont actuellement confrontés à une crise sanitaire aiguë dans un contexte d’escalade de la violence, a rapporté l’Organisation mondiale de la  Santé (OMS), dans un communiqué de presse diffusée samedi.

« L’aggravation de l’insécurité a fortement impacté des millions de personnes déjà confrontées à des conditions de vie désastreuses et privées de services essentiels de base tels que les soins de santé », a déclaré le Dr Boureima Hama Sambo, représentant de l’OMS en RDC.

« Avec nos partenaires, nous sommes déterminés à renforcer notre soutien pour garantir que les personnes les plus nécessiteuses aient accès à des services de santé vitaux », a-t-il ajouté.

Le nombre de personnes déplacées internes en RDC, a insisté le représentant de l’OMS en RDC, a plus que doublé pour atteindre 6,3 millions depuis la fin de l’année 2022, en raison d’une recrudescence des conflits et de l’insécurité, ainsi que des catastrophes naturelles et des épidémies. « Cette situation a aggravé la souffrance de millions de personnes et augmenté considérablement les besoins en matière de santé », a-t-il poursuivi.

Le document indique que les provinces de l’Est du pays (l’Ituri, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu) sont les plus touchées avec environ 6 millions de personnes qui ont été contraintes de fuir leurs domiciles à cause de la violence depuis mars 2022. Ces provinces connaissent également une recrudescence des maladies infectieuses. Au Nord-Kivu, plus de 17 000 cas de choléra et 148 décès ont été signalés depuis décembre 2022. Cette maladie a également touché le Sud-Kivu voisin.

Les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu à elles seules comptent 82 % des cas de rougeole enregistrés dans le pays cette année sur plus de 136 000 cas dont 2000 décès.

En plus de la violence armée, les inondations survenues en début de cette année ont sérieusement endommagé 36 établissements de santé dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Kasaï et de la Tshopo, augmentant encore les besoins en santé. Lors d’une vague de violence au Nord-Kivu en octobre 2022, au moins 32 établissements de santé ont été pillés ou endommagés, limitant l’accès aux services.

Dans les provinces du Mai-Ndombe, du Kasaï et de la Tshopo, les inondations et les conflits intercommunautaires ont entraîné le déplacement de près de 100 000 personnes. A cela s’ajoute dans ces trois provinces, une épidémie de rougeole qui a touché environ 18 000 personnes avec 444 décès enregistrés.

Au regard de la détérioration de la situation humanitaire qui prévaut dans la Tshopo, le Kasaï et le Mai-Ndombe, l’OMS a également décidé d’intensifier immédiatement les opérations d’assistance aux populations affectées de ces trois provinces.

Cette année, au moins 174 millions de dollars sont nécessaires pour fournir une assistance sanitaire d’urgence. Cependant, seuls 23 millions de dollars, soit 13 %, ont été mobilisés, a fait savoir l’OMS. ACP/CL/May

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