RDC: des actions préconisées pour freiner la montée des cancers gynécologiques (un médecin spécialiste)

Kinshasa, 02 juillet 2024 (ACP).-  Des actions de grande envergure afin de freiner et de renverser la tendance évolutive de cas des cancers gynécologiques et de sein en République démocratique du Congo(RDC), ont été préconisées lundi à Kinshasa par un médecin spécialiste, au cours d’un entretien avec l’ACP. «Vous constatez donc que les statistiques et les données épidémiologiques du cancer de la femme sont alarmantes et préoccupantes. Il faut ainsi mener  des actions de grande envergure afin de freiner et renverser cette tendance évolutive catastrophique», a déclaré le Dr Alex Mutombo, président de la fondation congolaise du cancer.

«Les statistiques hospitalières et quelques études épidémiologiques locales font état d’une montée en flèche des taux de fréquence de ces cancers dans la population congolaise. Une étude menée dans quelques hôpitaux de Kinshasa en 2019 avait trouvé une fréquence de 24% pour le cancer du sein», a-t-il alerté. Selon ce gynécologue, la plupart des études locales ont relevé l’arrivée des malades de cancer aux stades avancés de la maladie avec des limitations de la prise en charge à cause de l’insuffisance du plateau technique, de la précarité des conditions économiques et de l’absence d’un système d’assurance-maladie.

Le Dr Mutombo a déploré le fait que la plupart de ces cancers sont diagnostiqués de plus en plus chez des femmes jeunes en-dessous de 50 ans, voire dans la vingtaine. «Ceci contraste avec les statistiques des décennies passées qui attribuaient les cancers à des personnes plus âgées. Ces changements dans l’épidémiologie des cancers supposent qu’il y a des facteurs de risque qui ont émergés et qui occasionnent le développement fréquent de ces cancers notamment chez les individus plus jeunes», a-t-il dit. En République démocratique du Congo (RDC), 18,85 millions de femmes âgées de 15 ans et plus risque de développer le cancer du col utérin.

Les estimations actuelles indiquent que chaque année, 6024 femmes reçoivent un diagnostic de cancer du col de l’utérus et 4719 meurent de la maladie, selon les statistiques publiées par l’OMS à travers son agence spécialisée, le Centre International de Recherche sur le Cancer. L’OMS projette une multiplication par trois des taux de fréquence de ces cancers d’ici 2030 si des mesures appropriées ne sont pas prises. ACP/

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