De l’envoyée spéciale de l’ACP Miphy BUATA
Matadi, 28 octobre 2023 (ACP).- Une formation accélérée sur la gestion des urgences en santé publique (GUSP), organisée du 28 septembre au 28 octobre 2023, s’est clôturée samedi à Matadi, chef-lieu du Kongo central dans l’Ouest de République démocratique du Congo.
« L’Institut national de santé publique (INSP) vient d’organiser une formation accélérée sur la gestion des urgences en santé publique à l’intention de 60 cadres et agents, dont 8 du niveau national et 52 du niveau provincial », a déclaré le Dr Dieudonné Mwamba, directeur général de l’Institut national de santé publique (INSP).
Et d’ajouter : « Cette deuxième session de formation vise, pour la RDC, à se constituer une masse critique suffisamment formée en urgences de santé publique au niveau du pays afin de mieux contenir et de bien gérer des éventuelles épidémies ».
Pour le Dr Mwamba, vu le nombre des épidémies qui surviennent en RDC et le pays étant vaste, le besoin de former les agents et cadres en urgences de santé publique demeure encore, non seulement pour le secteur de la santé, mais aussi pour les secteurs de l’environnement ainsi que de pêche et élevage.
« Nos collègues de l’environnement, de pêche et élevage sont aussi concernés par ce renforcement en capacité au même titre que ceux de la santé afin qu’ensemble avec un même reflexe agissent de façon concentrée et efficace », a-t-il précisé, rappelant : « c’est aussi dans le cadre de l’approche « Une sante- One health ».
Des objectifs de la formation
Par ailleurs, le Dr José Monzembela, expert à la Direction de surveillance épidémiologique (DSE) du ministère de la Santé publique, hygiène et prévention, a rappelé que ces 60 participants étaient soumis à suivre, pendant un mois, successivement trois grandes notions, notamment les informations de base, la formation en gestion des urgences de santé publique au niveau intermédiaire et la formation des formateurs. « Il était question de leur donner des notions essentielles pour une bonne réponse efficace à la gestion des urgences de santé publique », a-t-il dit.
Cependant, a indiqué le Dr Monzembela, au regard des résultats de cette formation, un prétest d’évaluation des participants a toujours été organisé selon les modules des niveaux basique et intermédiaire. Il en est ressorti au niveau basique une moyenne de 31% au début, montée à 70% à la fin, tandis que pour le niveau intermédiaire, la moyenne est passée de 48 à 85%.
« Cette formation consistait à renforcer les compétences et les capacités essentielles de santé publique de 60 cadres et agents nationaux du ministère de la Santé publique, hygiène et prévention en matière de GUSP, tous risques avec usage du système de gestion des incidents afin de renforcer la préparation et la réponse aux épidémies », a rappelé le Dr Gisèle Mbuyi, une autre experte de la DES.
« Personnellement, j’ai participé à deux épidémies au niveau du pays, dont l’organisation était différente. Avec cette formation, j’ai exactement appris ce qui doit se faire, où et à quel moment. Nous avons appris la gestion des épidémies la plus efficiente et efficace, y compris la gestion des données et même des ressources humaines », a dit le Dr Emilia Sana, l’une des participants, qui s’est dit satisfaite de cette session de formation.
Engagement à accompagner l’INSP
L’ONG internationale JHPIEGO, affiliée à l’Université Johns hopkins des États-Unis a, à cet effet, affirmé son engagement à accompagner l’Institut national de santé publique dans la mise en œuvre de gestion des urgences en santé publique.
« JHPIEGO continuera à accompagner le ministère de la Santé publique, hygiène et prévention à travers l’INSP, qui reste le lead dans la réponse aux urgences », a déclaré le Dr Vigil Kikaya, ajoutant : « nous pensons aussi qu’il faudra appuyer les différentes équipes à s’exercer et à organiser les exercices de simulation pour leur permettre de maintenir le niveau des compétences ».
Quant au centre de contrôle et de détection des maladies d’Atlanta (CDC Atlanta), le Dr Richard Luce, représentant de cette institution en RDC, a dit : « Le CDC est une agence des États-Unis, où nous gérons des urgences de santé publique ».
« Nous avons développé un système de gestion de l’incident avec des standards de protocole et des normes aux États-Unis. La RDC est en train de développer cette capacité de système de gestion et nous voulons lui apporter notre expertise à travers ces formations », a-t-il souhaité.
Le choix pour la RDC, comme premier pays africain à assurer cette formation, a-t-il poursuivi, est lié, non seulement à la position prioritaire de ce pays sur le plan de santé publique sur le continent, mais aussi à sa dimension géographique avec des zones forestières et des savanes. « C’est un vaste pays avec beaucoup de vies sur le plan de santé publique. Si on veut contribuer à sauver des vies et à améliorer la qualité de la population en Afrique, il faut se focaliser sur la RDC », a indiqué le Dr Luce.
Cette activité qui est clôturée par le directeur général de l’INSP, a été sanctionnée par la remise des certificats de participation.
En février 2023, 60 autres cadres et agents de la République démocratique du Congo avaient suivi cette même formation à Kinsatu, toujours dans la province du Kongo central, rappelle-t-on. ACP/KKP