Kinshasa, 11 juin 2024 (ACP).- La mise à disposition des intrants de nutrition dans les zones de santé a été préconisée mardi à Kinshasa, pour faire face à la malnutrition en République démocratique du Congo (RDC), lors d’une cérémonie de restitution des résultats de l’enquête nationale de nutrition (ENN- RDC 2023).
«La proposition concrète consiste à mettre à disposition dans les zones de santé des intrants de nutrition pour agir vite là où il y a les enfants malnutris en République démocratique du Congo », a déclaré le Dr Bruno Bindamba, directeur du programme national de nutrition (Pronanut).
Le Dr Dindamba qui a également insisté sur la prise en charge, la prévention et la surveillance des cas de malnutrition, a fait savoir que la RDC n’a jamais eu une enquête d’envergure nationale depuis son existence.
Selon lui, cette enquête réalisée depuis l’année passée, grâce à l’appui du gouvernement et ses partenaires était une question de voir quels sont les indicateurs de nutrition en RDC.
Concernant la malnutrition chronique, aussi appelée retard de croissance, le Dr Dindamba a laissé entendre que les indicateurs se sont détériorés. « Nous sommes passés de 42,7% par rapport à l’enquête Mics 2018 à 47,9% cette année. Donc un enfant sur deux souffre de retard de croissance », a-t-il dit.
Il a, par ailleurs insisté sur le plan de réponse chiffré à près d’1 milliard et demi de dollars américains pour venir à bout de la malnutrition dans le pays.
De son côté, le Dr Sylvain Yuma Ramazani, secrétaire général à la santé, a fait savoir que les indicateurs n’ont pas seulement bougé en termes d’amélioration mais ils ont bougé aussi négativement. Le tableau est sombre et il faut innover dans l’utilisation de gros outils.
«La volonté politique est une opportunité de taille que nous avons et nous devons profiter au niveau élevé du pays pour améliorer les choses. Au niveau du pays, c’est une question prise au sérieux », a précisé le Dr Yuma.
Investir dans la nutrition à travers une approche multisectorielle, une réponse adéquate

Les participants à la cérémonie de restitution
Par ailleurs, le Dr Amédée Prosper Djiguimde, chargé de la santé de l’Unicef, a indiqué qu’investir dans la nutrition à travers une approche multisectorielle exclusive complémentaire constitue une réponse adéquate en RDC.
Pour lui, l’ENN-RDC 2023 a révélé, notamment que plus de 11 million d’enfants de moins de 5 ans soit 47,9 % souffrent de retard de croissance réduisant ainsi leur potentiel de développement, 1 enfant sur 12 de 6 à 23 mois bénéficie d’une alimentation acceptable, moins d’un enfant sur 5, de 6 à 23 mois consomme au moins 5 groupes d’alimentation spécifique à leur âge et environs 6 enfants sur 10 de moins de 6 mois sont exclusivement allaités au sein.
Les résultats de cette enquête nationale sur la nutrition ont prouvé que la situation des enfants et des femmes en RDC est très préoccupante. Ils interpellent le gouvernement et les partenaires à l’action.
Selon l’UNICEF, cette situation est due, notamment à la mauvaise pratique de l’alimentation de nourrissons et jeunes enfants, à la prévalence élevée des maladies infantiles enregistrées dans le pays, aux mauvaises conditions d’hygiène et assainissement ainsi que qu’au faible revenu de ménages. ACP/C.L.