Kinshasa, 22 janvier 2025 (ACP).- Un projet de renforcement des capacités de l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) a été lancé lors d’une cérémonie mercredi à Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC) pour contribuer à l’organisation technique de cette institution afin de lutter contre la résistance aux antimicrobiens.
« Les objectifs du projet sont déclinés dans trois composantes dont l’optimisation de l’organisation de l’INRB en matière de capacité d’accueil et de gouvernance institutionnelle », a déclaré le Pr Jean Jacques Muyembe, directeur de l’INRB.
Selon lui, le projet vise aussi le renforcement des capacités technologiques de l’INRB dans sa mission de laboratoire national de référence et son action sur la réduction des inégalités de genre et la redynamisation de son rôle dans l’appui technologique aux hôpitaux dans le cadre de la lutte contre la résistance aux antimicrobiens et le paludisme.
« Les maladies infectieuses et parasitaires en général, les diagnostics du paludisme et la problématique de la résistance aux antibiotiques en particulier restent un sérieux problème de notre milieu, occasionnant ainsi la mort et la désolation dans notre population, soit par un mauvais diagnostic rendu, soit par la prise d’un médicament pour lequel le germe est devenu résistant », a –t-il indiqué.
« À cela s’ajoute l’anarchie dans la circulation des médicaments sous dosés ou contrefaits dans les structures de prise en charge des ménages et les postes de vente », a-t-il renchéri.
Par ailleurs, Mme Marie Engel, directrice de l’international à la Fondation Mérieux, a fait savoir, pour sa part, que ce projet est l’aboutissement d’un partenariat et d’un travail entre les équipes de la RDC et des partenaires français.
Elle a ainsi expliqué que ce projet est très important, surtout dans le volet appui aux infrastructures, aux équipements, aux investissements matériels et humains dans le but d’améliorer le diagnostic du laboratoire.
Mme Engel a noté, par ailleurs, que les hôpitaux concernés par ce projet sont notamment les Cliniques Universitaires de Kinshasa (CUK), la Clinique Ngaliema, les maternités de Kingasani et de Binza ainsi que l’Institut National de Santé Publique (INSP).
Un accent sur la lutte contre la résistance aux antimicrobiens
Le Prof papy Mandoko, point focal paludisme de ce projet, a, quant à lui, précisé que le diagnostic du paludisme reste encore un sérieux problème de santé en RDC.
« Je pense que ce projet vient à point nommé parce qu’il va renforcer le diagnostic du paludisme. En renforçant le diagnostic, on va approcher ce qu’on appelle l’utilisation rationnelle des antipaludiques et traiter la population avec les antibiotiques sur base des résultats de laboratoire que nous allons obtenir », a-t-il ajouté.
Il sied de noter qu’après le lancement, une première réunion du comité de pilotage s’est tenue pour permettre aux acteurs impliqués de planifier les activités de l’année 2025 et du projet dans son ensemble.
Le projet va également lancer une étude pilote sur l’utilisation d’un logiciel innovant pour permettre la supervision à distance du diagnostic par microscopie du paludisme et de renforcer la formation initiale et continue en biologie médicale.
ACP/C.L.