RDC : l’avortement, deuxième cause de mortalité chez les adolescentes et les jeunes filles

Kinshasa, 09 avril 2024 (ACP).-L’avortement constitue la deuxième cause de mortalité chez les adolescentes (tranche d’âge de 10 à 19 ans)  et les jeunes filles en République démocratique du Congo, a appris l’ACP mardi de source sanitaire à Kinshasa.

«L’avortement constitue la deuxième cause de mortalité chez les adolescentes et représente 30% de décès maternels, selon la dernière enquête à indicateurs multiples (MICS) menée en RDC. Cela est dû aux grossesses non désirées qui se soldent par un avortement non sécurisé », a déclaré le Dr Lorentz Muraira, expert en suivi et évaluation au Programme national de santé de l’adolescent (PNSA).

Il a fait savoir que les causes déterminantes des avortements chez les adolescentes sont, entre autres, les grossesses non désirées, la prévalence élevée des besoins non satisfaits en matière de planification familiale,  la pauvreté,  la faible couverture des services de santé adaptée, les mariages précoces ainsi que les normes sociales qui sont un frein à l’éducation sexuelle.

Ce spécialiste en questions des adolescents et des jeunes a indiqué que l’amélioration du cadre légal peut contribuer à lutter contre les avortements.

« Cela sous-entend qu’il faut  harmoniser les lois de façon que le code de déontologie médicale soit conforme au protocole de Maputo sur les avortements, mais également améliorer les connaissances et les performances sur les avortements en sensibilisant les adolescents à créer un dynamisme autour des avortements sécurisés », a-t-il expliqué.

Les avortements ont des conséquences néfastes, notamment des décès, des hémorragies, des infections, la fistule obstétricale, des avortements spontanés à répétition,  le cancer du col de l’utérus, a-t-il dit.

Pour prévenir les avortements clandestins, le PNSA travaille de sorte que l’éducation sexuelle des adolescents et des jeunes se fasse dans toutes les zones de santé avec la participation de la communauté et des jeunes eux- mêmes.

il a invité les adolescents et les jeunes à l’abstinence sexuelle, qui est une méthode de choix, à éviter les rapports sexuels précoces.

Pour cet expert, la famille doit être soutenue compte-tenu de son rôle en faveur de la santé de la reproduction et que les parents aident les jeunes à  établir les relations qui reposent sur le respect et la confiance mutuelle afin d’éviter le recours aux avortements clandestins.

Il a, par ailleurs, insisté sur le rôle de l’Etat pour encourager la famille et la communauté à faire accepter la grossesse de l’adolescente et l’assurer un encadrement approprié. ACP/KHM

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