Kinshasa, 21 mai 2025 (ACP).- L’évaluation du Plan multisectoriel stratégique d’élimination du choléra et de lutte contre les autres maladies diarrhéiques (PMSEC-MD) 2023-2027 a été placée au centre d’un atelier qui se tient du 21 au 23 mai à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC).
«Je me réjouis ce jour de la tenue de cet atelier d’évaluation de deux premières années du PMSEC-MD 2023-2027 qui, outre le fait de consister à un cadre d’évaluation du comportement de ces maladies dans le chef de population, nous offre l’opportunité de disposer des données actualisées dans la réalisation des objectifs de santé publique», a déclaré Guylain Nyembo, vice-Premier ministre, ministre du Plan et de la Coordination de l’aide au développement.
«Il s’observe depuis plusieurs années des épidémies récurrentes émergentes souvent suite à la rupture entendue en termes de non fourniture ou de manque d’accès des services sociaux de base, de l’apparition de catastrophes naturelles, des facteurs environnementaux ou de la promiscuité», a-t-il ajouté.
«Nous attendons des analyses et des résultats qui seront publiés dans les instances et les recommandations clairs pour intensifier nos actions », a-t-il dit.
Par ailleurs, le Professeur Didier Bompangue, directeur adjoint de l’Institut One Health pour l’Afrique (INOHA), a fait savoir qu’il ne faut pas gérer le choléra uniquement comme un problème de santé mais un problème beaucoup plus global.
« La particularité de cette évaluation est que ça se passe à un moment où le pays est en proie à des épidémiques pratiquement dans plus de la moitié du territoire et dans un contexte de changement climatique et avec l’amplification des cas de choléra lié à ce changement climatique, des conflits ainsi que des mouvements de population», a-t-il précisé.
Le Pr Bompangue a noté qu’actuellement, il y a une complexité qui s’ajoute au financement du choléra car il sévit dans un contexte de crise climatique et socio-politique.
Il a, par la même occasion, salué l’engagement des partenaires financiers pour la matérialisation du PMSEC-MD 2023-2027, notamment la Banque mondiale, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la fondation «Veolia», l’organisation internationale « Path » et la féderation internationale des soscietés de la Croix-rouge.
De son côté, M. Antoine Lumonadio, secrétaire exécutif du comité national d’action de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement (C.N.A.E.H.A) du ministère du plan, a indiqué que durant ce trois jours, il sera question d’évaluer le PMSEC avec comme objectif d’Analyser les facteurs explicatifs de la situation adulte choléra en RDC, d’identifier les avancées réalisées durant les deux premières années de mises en œuvre du PMSEC à tous les niveaux et d’identifier à chaque niveau, le goulot de tremblement observé pendant la mise en œuvre de ce plan.
La RDC fait face à une flambée des cas de choléra
Par ailleurs, Valentin Mukinda, représentant de l’OMS, a indiqué que le pays fait face à une flambée des cas de choléra.
«On risque d’avoir beaucoup de cas plus que les années précédentes. Nous sommes devant une situation où les efforts sont très limités», a-t-il précisé.
Cet atelier connaît la participation de plusieurs experts des différents ministères tels que ceux de la santé, du Plan et des finances.
Le choléra est une maladie extrêmement virulente se transmettant par ingestion d’eau ou d’aliments contaminés dont les symptômes apparaissent entre 12 heures et 5 jours après l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminée.
L’atelier d’évaluation annuelle de l’an 1 et 2 du PMSEC-MD est organisé par le Comité national d’action de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement (CNAEHA), piloté par le ministère du Plan et de la Coordination de l’aide au développement. ACP/C.L.