RDC : nécessité d’intensifier la sensibilisation à la résistance antimicrobienne

Kinshasa, 25 janvier 2024 (ACP).- La nécessité d’intensifier  la sensibilisation à la résistance antimicrobienne (RAM) dans toutes les provinces de la République démocratique du Congo, afin  de lutter contre l’automédication, a été exprimée jeudi à Kinshasa, lors d’un entretien.

« Il est temps que les autorités compétentes, le personnel médical et d’autres, puissent s’impliquer dans l’intensification de la sensibilisation à la RAM dans toutes les provinces de la RDC afin que tout le monde soit suffisamment informé sur ses dangers et ceux de l’utilisation abusive des antimicrobiens (antibiotiques) », a déclaré le Dr Nsengi Ntamabyaliro, chef de service de pharmacologie clinique aux Cliniques universitaires de Kinshasa.

« La population n’est pas suffisamment informée sur le danger de la RAM et même sur les méfaits de l’utilisation abusive des antimicrobiens (antibiotiques) sur la santé », a-t-il déploré, soulignat que l’automédication  est un comportement dangereux qui favorise la résurgence microbes111 résistants dans notre corps 

Pour le Dr. Nsengi, également professeur à la faculté de médecine de l’Université de Kinshasa, un antimicrobien désigne tous les médicaments utilisés contre les infections. Tandis qu’un antibiotique est un antimicrobien utilisé contre les bactéries (comme les staphylocoques, et autres). 

Selon lui, les antibiotiques doivent être prescrits uniquement dans trois situations telles qu’en cas d’une infection causée par les bactéries et qui a été confirmé par les analyses de laboratoires ou lorsqu’il y a suspicion d’une forte infection bactérienne (sans avoir les résultats de laboratoire). Ils peuvent aussi être prescrits lorsqu’il y a des signes qui font suspecter fortement une infection bactérienne et en cas de prévention lorsqu’il y a des fortes raisons de croire qu’il y a risque d’infection.   

Pour que les médicaments gardent leur efficacité, le Dr. Nsengi recommande de les utiliser le moins possible, de les utiliser seulement en cas de besoin (par exemple, éviter de donner des antibiotiques chez quelqu’un qui fait de la grippe ou le paludisme).

Par ailleurs, il a alerté la RAM risque d’éliminer l’humanité tout entière, car la fabrication de nouveaux antibiotiques prend beaucoup de temps et coute très cher. « Si on n’arrête pas la propagation des microbes résistants, on va tous mourir », a-t-il dit.

Dans cette optique, ce médecin a recommandé à la population d’éviter d’utiliser abusivement les antibiotiques.

«On n’achète pas de son propre chef des antibiotiques. Il est important de savoir que l’antibiotique que je prends aujourd’hui peut créer des microbes résistants en moi ; ces microbes peuvent être transmis à ma famille, mes collègues, à des inconnus dans le transport en commun et être responsable de la mort d’un enfant, dans quelque mois et ni moi, ni le médecin ne saura que c’est moi le responsable de ce décès », a-t-il poursuivi.

A l’état congolais, le Dr Nsengi a recommandé d’encourager les initiatives de sensibilisation et renforcer la réglementation pharmaceutique pour éviter que les gens s’achètent des antibiotiques sans ordonnance.

Des études sont en cours pour déterminer la situation de la RAM en RDC. Certaines études ont déjà montré l’ampleur du problème comme l’utilisation abusive des antibiotiques dans la prise en charge du paludisme. ACP/ODM

Fil d'actualités

Sur le même sujet