Kinshasa, 1er août 2023 (ACP).- Le ministère de la Santé, à travers le Programme national de nutrition (PRONANUT), mène une campagne de vulgarisation de 21 recettes locales améliorées pour lutter contre la malnutrition chronique chez les enfants en RDC, a appris l’ACP mardi, à la division de communication dudit programme.
« Etant donné que l’une de principales causes de la malnutrition chronique est le fait que l’alimentation de complément chez les enfants de 6 à 23 mois n’est pas adéquate, le PRONANUT et ses partenaires ont mené des études à travers le pays qui ont permis de répertorier 21 recettes locales améliorées pour cette tranche d’âge », a expliqué le chef de division de communication au PRONANUT, le nutritionniste Damien Kambale Sabuni.
La campagne de vulgarisation et de promotion de ces recettes locales améliorées a commencé récemment, avec l’appui de l’UNICEF, dans deux zones de santé de Kinshasa, à savoir N’sele et Bumbu, a-t-il dit.
« Nous avons d’abord ciblé les professionnels de santé et les ménages parce que nous savons que les parents qui ont des enfants de moins de 5 ans fréquentent régulièrement les structures de santé. Les professionnels de santé sont un canal pour atteindre les mamans et leur expliquer ces recettes locales améliorées », a soutenu Damien Kambale.
Le PRONANUT a aussi ciblé dans cette campagne, les relais communautaires (sensibilisateurs) et les professionnels des médias qui ont la capacité d’atteindre de nombreux parents par les messages qu’ils diffusent.
Cette campagne de vulgarisation de 21 recettes améliorées va se poursuivre dans un proche avenir dans les provinces du Kwilu, du Kasaï Central, du Kasaï et du Sud-Kivu avec l’appui du Programme multisectoriel de nutrition et santé (PMNS), sur financement de la Banque mondiale.
Il a rappelé qu’en RDC, les enfants de moins de 5 ans sont affectés par la malnutrition sous plusieurs formes, et particulièrement la malnutrition chronique qui a atteint un niveau très élevé, autour de 42% d’enfants de cette tranche d’âge, soit 9 millions d’enfants affectés.
Le contenu d’une recette locale améliorée
« Les recettes locales améliorées sont celles qui sont composées d’aliments produits localement et qu’on peut acheter à des prix très abordables sur le marché », a indiqué le chef de division de communication au PRONANUT, le nutritionniste Damien Kambale Sabuni. On l’appelle « recette améliorée » parce qu’on y ajoute ce qui manque pour en faire un repas équilibré, a-t-il ajouté.
« On doit s’assurer que toutes les 24 heures, un enfant a pris des repas contenant 4 catégories d’aliments : les aliments de base qui donnent l’énergie tels que le maïs, le riz, le millet, le sorgho, le manioc et la patate douce ; les légumes pour la protection contre les maladies ; les aliments riches en protéines animales tels que la viande, les poissons, les œufs et les chenilles ; les aliments riches en protéines végétales tels que l’arachide, le soja, les graines de courge et le niébé », a fait savoir le nutritionniste Kambale.
Pour lui, les aliments riches en vitamines et en sels minéraux tels que les fruits et les légumes protègent contre les maladies ».
Il a, à cette circonstance, cité l’exemple d’une recette locale très courante à Kinshasa dont la bouillie préparée avec la farine de maïs et dans laquelle on met un peu d’arachide, du sucre et du lait. Pour améliorer une telle recette, a-t-il expliqué, il faudra y ajouter un fruit. Ça peut être un jus d’orange, un avocat, une papaye ou un ananas.
ACP/KHM