Kasaï Oriental: Plus de 600 têtes d’érosion menacent les quartiers résidentiels de Mbuji-Mayi

Mbuji-Mayi, 23 Février 2021 (ACP).- La ville de Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï Oriental est de plus en plus menacée par plus de six cents têtes d’érosion qui progressent dangereusement et engloutissent déjà dans certains quartiers résidentiels, plusieurs maisons d’habitation faisant ainsi des milliers de familles sans abris.

Ce constat malheureux est relevé dans les rapports des structures qui travaillent dans l’environnement et des bourgmestres des 5 communes de la ville, adressés à l’autorité urbaine qui a déclaré lors des dernières pluies, Mbuji-Mayi ville sinistrée. Durant la tombée de ces pluies torrentielles, plusieurs artères et avenues de la capitale mondiale du diamant industriel, transformées en drains, ont été érodées.

Des ravins existant tels que Mbala wa Tshitolo, Hollandais et Tshiamba se sont davantage élargis, et d’autres  sont perceptibles à travers la ville  en dépit    des travaux de lutte antiérosive lancés par les autorités  en vue de freiner la progression des grands ravins.

Au sujet du grand ravin dénommé « Tshimanga Kaputo » dans la commune de Dibindi, qui constitue un danger permanent pour l’avenue de l’Université reliant le grand marché central de Dibindi à l’Université de Mbuji-Mayi, les travaux de stabilisation ont été entamés par l’Office de voirie et drainage (OVD) grâce au financement de FONER. Après les fortes pluies qui sont tombées, le directeur provincial de l’OVD, Ir Trésor Kashala a révélé à l’autorité provinciale, que les travaux de lutte antiérosive sur ce site consistaient à faire la sauvegarde de l’avenue de l’Université déjà réalisée. Présentement, l’Office de voirie et drainage s’attèle à l’enrochement et à la végétation de ce site, en vue de stabiliser la structure.

L’impact des dégâts causés par les pluies sur la voirie urbaine est très visible sur certains ouvrages en cours de construction dans le cadre de la lutte antiérosive dans les différents sites choisis par l’Office de voirie et drainage. Pour le directeur provincial de l’OVD, il faut des solutions exceptionnelles pour limiter des désastres étant donné que la pluie constitue un vrai inspecteur des ouvrages dans la lutte antiérosive.

Par contre, un ravin historique dénommé « Mbala wa Tshitolo » séparant  la commune de Diulu à celle de Bipemba, continue à engloutir des maisons, malgré la construction d’un pont dont la structure est également menacée suite à l’arrêt des travaux. Le danger demeure permanent pour la population riveraine dont la plupart a trouvé refuge ailleurs, abandonnant leurs terrains transformés ce jour en étang.

En outre, l’avenue Lusambo, l’une des deux principales artères menant vers l’aéroport de Mbujimayi à partir de la commune de Dibindi et traversant celle de la Kanshi, se détériore de plus en plus depuis le début de l’année en cours, suite aux pluies qui tombent fréquemment dans cette partie de la province du Kasaï Oriental.

L’absence de construction des grandes conduites d’eau est à la base de cette détérioration qui présente une route défoncée et menacée de coupure par des érosions, alors qu’elle est longée par des bâtisses touristiques importantes, très fréquentées par des visiteurs de marque qui découvrent la ville diamantifère.

En attendant les travaux mécanisés de la réhabilitation de la voirie urbaine défoncée, la population est appelée à stabiliser et à freiner les érosions à l’aide des sacs de sable et des bambous en vue de limiter les dégâts.

Le géologue Albert Kabongo déplore le lotissement des zones sinistrées à Mbuji-Mayi

 Le géologue Albert Kabongo Tshinsangana, ancien chef de division études, recherches et développement de la société Minière de Bakwanga (MIBA), a déploré lors d’un entretien avec l’ACP, le lotissement des zones sinistrées jadis déclarées non aedificandi ou non autorisées à l’urbanisation.

Il en veut pour preuve, le fait que c’est dans ces espaces que beaucoup de sinistrés ont été dénombrés au cours des dernières pluies diluviennes enregistrées à Mbujimayi. Albert Kabongo a, à cet effet, précisé que ces zones parmi plusieurs autres localisées sur la carte du plan d’aménagement de la ville de Mbujimayi de 1978, sont notamment la concession débaptisée Ngalula, le quartier compris entre l’hôtel Nkumbi Kumbi et la concession des frères franciscains dans la commune de la Muya.

Le géologue a épinglé aussi le quartier Nkonga dans la commune de la Muya, le quartier Bobo à Diulu aux alentours du ravin Mbala wa Tshitolo, De la plaine et Kalundu à Bipemba et le quartier Mintembela à la Kanshi où déjà des grandes maisons sont construites.

Concernant spécifiquement des érosions qui déchirent le tissu écologique et environnemental de cette métropole, Albert Kabongo a expliqué que la géologie de la ville de Mbujimayi est constituée d’une succession de sable, sable argileux, argile sableuse, argile et substration constituée de la roche calcaire.

Pour lui, lorsque le drainage des eaux n’est pas assuré jusqu’à l’exutoire, en principe la rivière, des accumulations des eaux se créent dans des zones basses de la ville de sorte que leurs infiltrations vont favoriser le phénomène Karstique (corrosion du calcaire) et ces eaux de pluie chargées du gaz carbonique en contact avec ce calcaire provoque sa dissolution. D’où, des vides qui sont créés à l’intérieur du sous-sol qui, à la suite de la pesanteur, favorise des effondrements ou des érosions.

ACP/Fng/Cfm/GGK/Thd

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