La vile de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, est souvent confrontée à des cas récurrents d’incendies que le corps des sapeurs- pompiers parvient, tant soit peu, à maitriser. Les difficultés, faute de moyens, l’inaccessibilité dans certains quartiers de la ville de Kinshasa… Pour comprendre le fonctionnement de ce corps de métier, son commandant, Mugiama kangafu, s’est prêté aux questions de l’Agence congolaise de presse.
Question 1 : Quel est l’état actuel du service anti- incendie de la ville de Kinshasa ?
R/ Le corps des sapeurs-pompiers de Kinshasa s’occupe de la prévention et extinction des incendies. La prévention se fait par des messages de sensibilisation demandant à la population propriétaire des véhicules et maisons de se procurer des extincteurs.
Présentement, nous avons 7 (sept) véhicules qui nous permettent d’intervenir. Notamment 4 (quatre) camions de grande capacité, dotés chacun d’une citerne de 14 000 (quatorze mille) litres et 2 (deux) véhicules dont les citernes ont une capacité de 5.000 (cinq mille) litres ainsi qu’ un véhicule échelle avec une citerne de 3.500 (trois mille cinq cent) litres.
C’est depuis 8 (huit) ans que nous avons ces engins, avec un personnel chiffré à 100 (cent) soldats de feu. Mais certains de ces véhicules ne sont plus en bon état.
Question 2 : Est ce que le corps des sapeurs-pompiers que vous dirigez est en mesure de faire face au problème d’incendie à Kinshasa ?
R/ Il faut savoir que Kinshasa est une ville urbano-rurale. Nous intervenons là où les routes sont praticables. Nos interventions se font en fonction de l’accessibilité des sites de sinistres. Il y a des coins de la ville de Kinshasa où on ne sait même pas accéder par moto. Pour ce cas d’espèce, il est pratiquement impossible d’intervenir parce qu’on ne saura pas faire passer les camions.
Une commune comme Makala par exemple, il est difficile d’y intervenir. Heureusement que le gouverneur vient d’y construire la route Elengesa. C’est la même chose avec la municipalité de Kisenso. Si vous nous appelez, on va se limiter juste à la maison communale, là où la route est en bon état. Pas au-delà.
Sachez que le site des incendies à répétition se trouve dans les communes de la Gombe, Limete, Kasa-Vubu, Bandalungwa et Ngiri-Ngiri. Donc, nous couvrons quand même la ville de Kinshasa à 60% par rapport aux communes citées.
Pour les communes où nous ne savons pas arriver faute de voies d’accès, nous tablons beaucoup plus sur la prévention. Le conseil que nous prodiguons est de se procurer ne fût-ce que 5 (cinq) kilos d’extincteurs et de les garder à la maison.
Question 3 : Quels sont les problèmes qui minent le service anti-incendie de Kinshasa et que répondez vous aux kinois qui critiquent les sapeurs-pompiers d’intervenir toujours en retard ?
R/ 2 (deux) problèmes qui minent le corps des sapeurs-pompiers de Kinshasa : le charroi qui n’est pas à la hauteur d’une grande ville comme Kinshasa. Il nous faut au moins 30 (trente) véhicules. Il y a aussi le problème d’hommes. Nous avons seulement 159 hommes. Or, nous devons avoir tout au plus 1.000 (mille) soldats de feu. Nous avons tenté un recrutement des 200 (deux cent) jeunes. Malheureusement, la majorité a désisté. On est resté qu’avec 5 (cinq) apprenants.
Une question qui nous est souvent posée est liée au retard dans nos interventions. Il n’y a jamais eu du retard. Les sapeurs-pompiers n’inventent pas les incendies. Nous ne savons pas quand ça survient pour nous placer à cet endroit avant que le feu ne puisse se déclencher.
Les sapeurs pompiers arrivent sur le site de l’incendie quant ils sont prévenus. Notre numéro d’appel en cas de problème est le 0999 369936. Tout celui qui habite Kinshasa sait très bien comment les chauffeurs se comportent sur nos routes. Ils n’ont aucun respect pour les ambulances et les camions anti-incendie. Les sirènes ou gyrophares ne leur disent rien du tout. ACP/KKP