La désignation de Patrice Motsepe à la tête de la CAF officialisée par les associations nationales membres

Kinshasa, 12 mars 2021 (ACP).- La désignation du Sud-africain Patrice Motsepe, candidat unique en lice par la volonté de la Fédération internationale de football association (FIFA) a été officialisée par les associations nationales africaines membres, vendredi à Rabat à l’occasion de la 43ème  assemblée générale de l’instance du football continental à Rabat, au Maroc. « C’est un immense honneur pour moi », a dit le milliardaire sud-africain, qui avait été adoubé par la Fifa, en saluant « l’unité » de l’organisation.

Le président des Mamelodi Sundowns succède ainsi au Malgache Ahmad Ahmad, suspendu de ses fonctions à l’été 2019, avant la fin de son mandat, pour plusieurs violations éthiques, dont la « distribution de cadeaux » et le « détournement de fonds ». Motsepe (59 ans), un self-made man jusque-là relativement inconnu du monde sportif, faisait figure d’outsider jusqu’à ce que ses trois rivaux, le Sénégalais Augustin Senghor, le Mauritanien Ahmed Yahya et l’Ivoirien Jacques Anouma, se rallient à sa candidature quelques jours avant le vote.

La FIFA se défend face aux accusations d’interventionnisme

Les trois ont obtenu en contrepartie la garantie de postes, respectivement, de premier et deuxième vice-présidents et de conseiller du futur président, avec un « programme commun ».

« Vous avez tous la même vision aujourd’hui, c’est la célébration de cette unité », a déclaré le président de la FIFA, Gianni Infantino, à l’ouverture des débats, dans un hôtel de Rabat, rapporte l’AFP.

« Ensemble on gagne (…) Le foot c’est un sport d’équipe, la valeur la plus importante du foot c’est l’esprit d’équipe », a-t-il dit en réponse au mouvement de grogne soulevé par ce que certains considèrent comme un interventionnisme de la FIFA. Déjà pendant six mois, au second semestre 2019, la mise sous tutelle de la CAF, avec la présence au siège du Caire de la Secrétaire générale de la FIFA, la Sénégalaise Fatma Samoura, avait hérissé de nombreux membres de la Confédération.

Un milliardaire à la tête du football africain

Sa candidature en novembre 2020 avait créé la surprise. À 59 ans, le magnat sud-africain Patrice Motsepe, peu connu dans le monde du football, est devenu vendredi le nouveau patron de la Confédération africaine, après avoir su rallier ses trois concurrents.

Enfant d’un township, milliardaire et désormais à la tête de la CAF (Confédération africaine de football), Patrice Motsepe a pris officiellement les rênes du football africain à l’issue de l’assemblée générale élective de la Confédération, vendredi 12 mars, à Rabat, au Maroc. Son arrivée à ce poste constitue une surprise, l’entrepreneur s’étant toujours dit trop occupé pour prétendre à ces fonctions.

Celui qui a fait de l’unité son credo a pourtant réussi à convaincre ses concurrents (l’Ivoirien Jacques Anouma, le Sénégalais Augustin Senghor et le Mauritanien Ahmed Yahya) de lui laisser la voie libre. Ces trois autres candidats au poste se sont ainsi retirés à son profit lors d’une cérémonie célébrant l’unité africaine à Nouakchott (Mauritanie), en marge de la finale de la CAN-U20.

Conséquence de ces retraits : c’est par acclamation et sous les applaudissements des 52 présidents des fédérations africaines présents que le milliardaire sud-africain a été officialisé à la tête de l’instance et non par un vote comme il est de coutume en cas de candidatures multiples.

« Si nous travaillons ensemble avec l’expérience, le talent et la passion, le football en Afrique connaîtra une réussite et une croissance qu’il n’a jamais vécues par le passé. Pour cela, il a besoin de nous tous », avait déclaré Patrice Motsepe à Nouakchott, après avoir remercié chacun de ses anciens rivaux pour leur contribution au programme établi en commun. « Quand je vois la passion de ces hommes, je me dis qu’un avenir brillant nous attend. »

Un enfant du township devenu milliardaire

Selon les médias internationaux, l’homme d’affaires se prépare à écrire un nouveau chapitre de sa success story. Car l’entrepreneur, bien qu’adepte de la discrétion, est incontestablement un modèle de réussite dans son pays.

Patrice Motsepe a grandi dans le township de Soweto, près de Johannesburg. Dans ce ghetto réservé aux non-Blancs, sa famille relativement aisée tient un « spaza shop », à la fois épicerie et débit de boisson en Afrique du Sud. Les sept enfants suivent des études dans des établissements catholiques privés et Patrice Motsepe peut se permettre de chercher sa voie, passant d’abord une licence d’art avant de s’intéresser au droit minier et au droit des affaires.

En 1988, il intègre le cabinet d’avocats Bowman Gilfillan et, en 1993, peu après l’abolition de l’apartheid, il en devient le premier associé noir. Le début d’une ascension sociale fulgurante. Dans les années qui suivent, il fonde Future Mining et African Rainbow Minerals Gold, deux sociétés spécialisées dans l’extraction minière qui constitueront les bases de sa fortune.

Patrice Motsepe devient le premier Noir milliardaire d’Afrique du sud. Aujourd’hui, selon le dernier classement Forbes, il est la dixième fortune du continent. Ses 2,6 milliards de dollars font de lui le troisième homme le plus riche du pays.

Des liens familiaux avec le pouvoir

Sans faire de politique, Patrice Motsepe n’est pas pour autant éloigner des cercles du pouvoir. Sa sœur aînée, Tshepo Motsepe, est l’épouse du chef de l’État, Cyril Ramaphosa. Une autre de ses sœurs, Bridgette Motsepe, est la seule femme à la tête d’une industrie minière en Afrique du Sud, et est mariée à Jeff Radebe, un des cadres du Congrès national africain (ANC, le parti au pouvoir), plusieurs fois ministre.

L’homme  est aussi philanthrope. Il est le premier Africain à promettre, en 2013, de faire don de la moitié de sa fortune à des œuvres de charité dans le sillage de la campagne The Giving Pledge, initiée par Warren Buffett et Bill Gates. Récemment, sa fondation a promis de verser un milliard de rands (soit un peu plus de 50 millions d’euros) pour lutter contre la pandémie de Covid-19 en Afrique du Sud.

En 2004, sa fortune lui ouvre aussi les portes du monde du football. Il devient le président du FC Mamelodi Sundowns, le club  le plus titré d’Afrique du Sud qui, sous sa tutelle, enrichit encore son palmarès de sept titres supplémentaires de champion. La formation de Pretoria remporte également la Ligue des champions africaine en 2016 face à Zamalek puis la Supercoupe d’Afrique. ACP/Kayu/NiG/JFM

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