RD Congo : non participante à la CAN 2021 mais présente par les arbitres Ndala, Safari et le chanteur Fally Ipupa

Kinshasa, 09 février 2022 (ACP).-  La RD Congo était bien représentée à la 33ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN),  Cameroun 2021, un grand rendez-vous du football africain, terminée dimanche 6 février sur la victoire historique du Sénégal face à l’Egypte (0-0, 4 tirs au but à 2).

Malgré l’absence des Léopards de la RD Congo, le pays de Félix Antoine Tshisekedi a marqué sa présence grâce aux arbitres Jean-Jacques Ndala Ngambo et Olivier Safari Kabene, au chanteur Fally Ipupa et à l’ancien international congolais Hérita Ilunga Nkongolo, qui ont défendu l’étendard du pays.

Les deux arbitres ont eu l’honneur d’officier le huitième de finale Côte d’Ivoire-Egypte, le mercredi 26 janvier au stade Japoma, à Douala. L’international Jean-Jacques Ndala était au sifflet comme arbitre central et son compatriote Olivier Safari Kabene était premier arbitre de ligne. Un autre compatriote,  Hérita Ilunga Nkongolo faisait office de responsable du groupe d’études techniques pour la même rencontre. Avant le huitième de finale Côte d’Ivoire-Ethiopie, le duo arbitral congolais avait déjà été  désigné par la CAF pour diriger le match Cameroun-Ethiopie (4-1).

Mais le chanteur  Fally Ipupa avait porté la voix de la RD Congo lors de la cérémonie d’ouverture de la 33ème CAN, le dimanche 9 janvier au stade Olembé, à Yaoundé. Une production qui a suscité la polémique chez de nombreux Camerounais qui s’en prenaient à leurs dirigeants du fait d’avoir choisi un musicien étranger pour agrémenter la cérémonie d’ouverture. En dépit du fait que le Cameroun possède aussi des musiciens de renom, la musique congolaise est très prisée au pays des Lions indomptables.

Pour parler de faits, des événements et  des personnages ayant marqué le mois de la CAN Camerounaise, le Sénégal, finaliste malheureux en 2019, se présentait à la CAN 2021 avec le statut de favori. Et il a connu un démarrage poussif avec une seule victoire et un seul but marqué – sur penalty – lors du premier tour. Mais lorsque la phase à élimination directe a commencé, les Lions de la Teranga sont montés en puissance progressivement, sortant successivement le Cap-Vert (2-0), la Guinée équatoriale (1-0) et le Burkina Faso (2-1). Et au terme d’une finale accrochée, le Sénégal est venu à bout de l’Égypte, la nation la plus titrée de la compétition (7 sacres). Après tant de déceptions, les Sénégalais peuvent enfin exulter : ils règnent sur le continent, note rfi.fr

La Covid fait tourner les têtes

La Covid a été évidemment centrale durant cette CAN, mais entre les restrictions et mesures annoncées, et pas toujours respectées, le bilan de l’impact de la Covid sur la compétition est forcément  biaisé. Un exemple : lors de la finale Sénégal-Égypte, des centaines de Sénégalais arrivés le jour même à Yaoundé n’ont pas eu à présenter de test négatif. La polémique sur les joueurs camerounais, jamais positifs, a aussi alimenté les débats au point que le président de la Fédération de football camerounaise, Samuel Eto’o, a été obligé de réagir. « C’est malsain d’accuser le Cameroun de tricherie en manipulant les tests Covid (…) Il faut comprendre que sous mon mandat, je ne pourrais pas défendre une telle pratique (…) Je préfère perdre que de gagner en trichant », a-t-il lâché, oubliant que lors du 6ème Championnat d’Afrique des nations (CHAN) abrité par son pays, il y a eu des sélections comme celle de la RD Congo qui ont connu le même problème, inspirant même la délégation marocaine à libérer l’hôtel mis à la disposition de ses membres pour aller s’abriter ailleurs à leurs frais.

Pierre Ndaye Mulamba imbattable

Le record du véloce attaquant congolais Pierre Ndaye Mulamba de 9 buts sur la même édition est resté imbattable. Le capitaine du Cameroun Vincent Aboubakar s’est arrêté à une longueur, soit 8 réalisations en 7 matches.

L’attaquant camerounais a fait mieux que le Sud-Africain Benny McCarthy et l’Égyptien Hossam Hassan, qui avaient marqué 7 buts lors de la CAN 1998. Aboubakar est le deuxième meilleur buteur de l’histoire sur une seule et même CAN après le Congolais Ndaye Mulamba et ses 9 buts en 1974. Il égale l’Ivoirien Laurent Pokou, auteur de 8 buts lors de la CAN 1970.

Sadio Mané au top

Il était attendu comme le leader d’un Sénégal candidat au titre. Et il a assumé son rôle, surtout lorsque la phase à élimination directe a commencé. Joueur accompli avec Liverpool, Sadio Mané touche désormais les étoiles avec la sélection nationale. Auteur de trois buts et de deux passes décisives, l’attaquant a failli être le héros malheureux de la finale avec ce penalty manqué d’entrée de jeu. Mais l’histoire a basculé de son côté. Le n°10 a maintenu le danger sur la défense des Pharaons pendant 120 minutes, et il n’a pas tremblé au moment de frapper le 5ème tir au but décisif, celui qui a sacré le Sénégal. Sadio Mané s’est ensuite vu décerné le titre de meilleur joueur de cette CAN.

La débâcle algérienne

L’énorme sensation de la CAN 2022 a été sans nul doute l’élimination de l’Algérie, tenante du titre, dès le premier tour. Une énorme désillusion pour les Fennecs, qui visaient un deuxième trophée consécutif et qui étaient arrivés dans cette Coupe d’Afrique avec une série de 34 matches sans défaite. Trois rencontres après, les hommes de Djamel Belmadi repartaient de Douala sans victoire avec un match nul face à la Sierra Leone (0-0) et deux défaites devant la Guinée équatoriale (0-1) et la Côte d’Ivoire (3-1). Et surtout avec un jeu et un engagement indignes des champions d’Afrique qu’ils furent en 2019 en Égypte.

Le drame d’Olembé

Le huitième de finale entre le Cameroun et les Comores, lundi 24 janvier dans le nouveau stade d’Olembé, a vu la fête virer à la tragédie quand, une heure avant le coup d’envoi, l’ouverture imprudente d’une porte à l’entrée Sud a conduit à un engorgement de spectateurs et à une bousculade meurtrière. Huit personnes y ont laissé la vie, dont un enfant de 6 ans. De nouvelles mesures de sécurité ont été prises après ce drame, et aucun autre incident n’a été déploré, mais la CAN 2022 restera marquée par cet événement tragique.

Polémique sur les stades

Cela a commencé par un débat sur la qualité de la pelouse du stade Japoma de Douala après la défaite de l’Algérie face à la Guinée équatoriale (0-1). Cela a fini par une délocalisation d’un quart de finale et d’une demi-finale à Yaoundé. Le tout sans une explication claire de la CAF qui a transféré les matches de Japoma au stade Ahidjo, après le drame d’Olembé. Au mépris de toute une petite économie, qui avait misé sur la CAN et au grand dam des populations de Douala, qui ont vécu des affiches parmi les plus belles de la CAN comme Côte d’Ivoire – Algérie, Égypte – Côte d’Ivoire ou Cameroun – Gambie.

La sensation comorienne

Les Comores n’oublieront pas leur première participation à la Coupe d’Afrique des Nations. Placés dans le groupe C avec le Maroc, le Ghana et le Gabon, les Cœlacanthes étaient loin de partir favoris. Les défaites face aux Panthères et face aux Lions de l’Atlas avaient compromis leurs chances de survivre au premier tour. Mais les Comoriens ont réussi l’exploit de scalper les « Etoiles Noires » ghanéennes et d’arracher une place parmi les meilleurs troisièmes. Puis, en huitièmes de finale, la Covid-19 a privé la sélection comorienne de gardiens de but : c’est donc Chaker Alhadur, habituel défenseur, qui s’est installé dans la cage. Les Comores ont joué avec beaucoup de cœur et de courage face au pays organisateur et n’ont perdu que 2-1 alors qu’ils ont joué à 10 contre 11 dès la 5ème minute. Les Comoriens ont gagné le respect dans cette CAN. Et au pays, ils ont été célébrés en héros.

La révélation gambienne

Pour leur première participation à la CAN, les Scorpions gambiens ont fait forte impression avec un parcours qui s’est arrêté en quarts de finale devant les Lions Indomptables du Cameroun (0-2). Avant, cette équipe, modelée par le « druide » Tom Saintfiet, a surpris son monde en s’imposant face à la Mauritanie (1-0),  à la Tunisie et à la Guinée (en huitièmes). Fraîche, légère, à l’image de son sélectionneur, la Gambie, emmenée par son buteur Musa Barrow, son gaucher Ablie Jallowet, son capitaine Pa Modou Jagne, est la révélation de la 33ème édition de la CAN. Un gros exploit pour une équipe restée sans victoire de 2013 à 2018, et 150ème au classement FIFA, à l’aube de cette compétition.

Mukansanga, une Rwandaise au sifflet

Elle restera à jamais la première, l’arbitre rwandaise Salima Rhadia Mukansanga, à arbitrer un match de Coupe d’Afrique des nations (CAN) lors de Guinée-Zimbabwe (2-1), à l’occasion de la 3ème journée du groupe B. C’était la première fois qu’un trio arbitral entièrement féminin arbitrait un match de la CAN. Celle qui a pratiqué le basket « espère que beaucoup de filles et de femmes vont profiter de ce moment pour venir vivre leur passion. »

Le malaise de Janny Sikawze

Le 12 janvier, la Tunisie et le Mali (groupe F) entraient dans cette CAN en milieu d’après-midi, sous le soleil de Limbé. Alors que les Aigles menaient 1-0, la rencontre a pris une tournure inattendue : Janny Sikawze, l’arbitre, a sifflé la fin du match à la 85ème minute. Face aux protestations, le Zambien a relancé les débats, avant d’y mettre un terme à nouveau, et cette fois définitivement, quelques instants après, alors qu’il restait du temps de jeu. La colère des Tunisiens n’y a rien changé, le résultat a été entériné. Janny Sikawze a expliqué plus tard dans les colonnes de L’Équipe avoir été victime d’un coup de chaud très grave sur la pelouse : « À 5 minutes près, je pouvais tomber dans le coma, m’ont-ils dit à l’hôpital. J’aurais pu rentrer dans un cercueil. »

Kamou Malo, guide local

L’éternel débat entre les coaches africains et européens s’est encore invité à la CAN 2021 et le sélectionneur du Burkina Faso, Kamou Malo, a porté haut la parole des premiers. Pur produit local, le technicien n’a entrainé que dans son pays, d’où la fierté d’avoir conduit le Burkina en demi-finales après avoir raté l’édition précédente. « La capacité n’est pas l’apanage de l’Europe. Si on a la confiance de nos autorités, on peut soulever des montagnes », a-t-il lâché à la veille de la demi-finale contre le Sénégal. Il aura été le guide d’une équipe burkinabè au beau parcours malgré les remous politique à Ouagadougou, rapporte rfi.fr.

75 000 euros et 2 terrains à chaque membre de la délégation sénégalaise

A l’occasion du sacre des Lions de la Teranga du Sénégal, le Président sénégalais Macky Sall a promis une prime de 50 millions de francs CFA (environ 75 000 euros) à chaque joueur et chaque membre de la délégation, soit plus de 60 personnes, ainsi que 2 terrains dont un terrain de 200 mètres carrés à Dakar et un autre de 500 mètres carrés dans la nouvelle ville de Diamniadio. Chaque joueur et chaque membre de la délégation a également été décoré de l’Ordre national du lion, ou élevé à un grade supérieur pour ceux ayant déjà reçu cette distinction.

« Nous avons rêvé de la Coupe, vous avez construit ce rêve et vous l’avez réalisé. Enfin, voici parmi nous la Coupe d’Afrique des nations de football. Vous avez honoré la nation, en retour la nation dont vous êtes si fiers vous doit des honneurs », a salué Macky Sall avant de fixer un objectif qu’aucune équipe africaine n’a jamais atteint : « Aliou, je ne vous demande pas de gagner la Coupe du monde mais une place en demi-finales. » ACP/ODM/OB/KJI/KMT

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