Kinshasa, 9 avril 2025 (ACP).- La régularisation du lit de la rivière N’djili, dans l’est de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo a été recommandée, mercredi, pour prévenir des inondations lors d’un entretien avec un expert en génie civil.
« La régularisation du lit de cette rivière est nécessaire, car elle pourra permettre une bonne canalisation de l’eau pour éviter l’obstruction du flux et les risques de débordement. Aussi, le contrôle de l’urbanisation, la mise en œuvre des réglementations strictes concernant les constructions à proximité de la rivière et du pont entravent le passage de l’eau et augmentent le risque des inondations », a déclaré le colonel Luc Lukoki de génie militaire des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
« Le renforcement de la structure du pont implique qu’il est indispensable de procéder souvent à des travaux de réhabilitation et de renforcement de sa structure pour améliorer sa résistance aux crues et aux charges lourdes », a-t-il insisté.
De son côté, un ancien bourgmestre de N’djili a fait savoir que la rivière N’djili, qui prend sa source dans les collines du Kongo Central, a connu du 5 au 6 avril 2025, pour la toute première fois de son existence, sa plus grande crue ayant occasionné des pertes en vies humaines (+de 30 personnes) et d’importants dégâts matériels.
« La rivière N’djili est un affluent du fleuve Congo qui parcourt environ 79 km, de sa source au fleuve où elle se jette. Elle sert de ligne de démarcation entre les districts de Mont Amba et de Tshangu, en traversant à gauche les communes de Kisenso, Matete, Limete et à droite les communes de Kimbanseke, N’djili et Masina. C’est cette rivière qui a donné son nom à la première commune de l’Est de la capitale, laquelle l’a donné à tour à l’aéroport », a expliqué Henri Paka Dina, ancien bourgmestre de N’djili.
« Les rivages de la rivière N’djili ont servi des sites pour des pratiques agricoles. Dès 1954, le gouvernement colonial belge a encouragé le maraîchage dans les zones marécageuses le long de la rivière, une initiative reprise après l’indépendance pour répondre aux besoins alimentaires croissants de la population urbaine », a-t-il révélé.
« Cependant, la rivière N’djili a été confrontée à des défis environnementaux, à savoir : la déforestation et l’occupation illégales qui ont provoqué des érosions, augmentant la turbidité des eaux et compliquant ainsi son traitement pour l’approvisionnement en eau potable de Kinshasa. De plus, la pollution due aux déchets domestiques et industriels altéré la qualité de l’eau, denrée précieux pour les habitants de la ville », a-t-il affirmé.
ACP/C.L.