Kinshasa, 3 septembre 2024 (ACP).- La ville de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, est restée calme après la tentative d’évasion survenue dans la nuit de dimanche à lundi à la prison centrale de Makala, selon un communiqué du commissariat provincial de la police rendu public lundi.
« La ville est calme. La population peut vaquer librement à ses occupations. On a fait entrer tous les prisonniers qui se sont évadés dans leurs pavillons. L’enquête est en cours. C’est à l’issue de cette enquête que l’on saura déterminer la responsabilité des uns et des autres », a-t-on lu dans le communiqué citant le commissaire supérieur principal Samy Muteba.
« On m’a appelé vers deux heures du matin. Je suis venu à Makala. J’ai trouvé des troupes amies qui étaient déjà là. Les prisonniers ont voulu prendre le large. Nous avons tenu la sécurité jusque le matin. Ils ont même troué les murs et abîmé les histoires à l’intérieur. Ils ont aussi pris leurs dépôts de vivres pour les amener dans leurs chambres », a ajouté le document.
Selon le témoignage recueilli auprès du chef de service de maintenance de la prison central de Makala qui se trouve dans la commune de Selembao (Centre de Kinshasa), la tentative d’évasion est partie des pavillons 3 et 4, généralement réservés aux inciviques connus sous l’appellation de « Kuluna » (Banditisme urbain).
Il a précisé que des détenus du pavillon 3 ont réussi à casser la porte avant d’aller forcer celle du pavillon 4 pour faire sortir les autres détenus.
«Ils étaient plusieurs dizaines et se dirigeaient déjà au pavillon 11 pour grimper les murs. Toutes ces scènes se sont déroulées dans l’enclos de la prison. Personne de ceux qui voulaient s’évader n’a réussi à franchir l’entrée principale de la prison », a expliqué M. Edouard Binia, chef de maintenance de la prison centrale de Makala.
Firmin Mvonde, procureur général près la Cour de cassation qui répondait lundi à une question de la presse, a souligné que cette tentative d’évasion est une des conséquences du surpeuplement de ce centre pénitentiaire. Pour lui, la solution à ce problème passe par la construction de nouvelles prisons.
Cette tentative d’évasion est la dernière après celle survenue le 17 mai 2017 au cours de laquelle le défunt Ne Muanda Nsemi, leader d’un mouvement politico religieux, avait réussi à s’échapper de sa cellule de la prison de Makala où il était en détention. Plusieurs détenus avaient profité de l’occasion pour s’enfouir, rappelle-t-on.
ACP/C.L.