Goma, 15 décembre 2022 (ACP).- L’armée congolaise a participé à Kibumba (Nord-Kivu) à une mission de vérification du retrait du Mouvement du 23 mars (M 23) décidé dans le cadre des deux processus de paix initiés par la région, sans négocier avec ce groupe « terroriste« , a appris l’ACP jeudi de source militaire.
Une rumeur répandue dans les réseaux sociaux et relayée par certains médias a fait état des négociations entre les responsables militaires Forces armées de la RDC (FARDC) et ceux du M23, sous la médiation de l’armée kenyane.
« L’armée n’a pas pour mission de négocier. Les Forces armées de la RDC ont reçu mandat de combattre tous les groupes armés, le M23 compris », a réagi auprès de l’ACP, le général Sylvain Ekenge, son porte-parole.
La délégation dépêchée à Kibumba avait pour mission de vérifier le respect par le M23 des résolutions des rencontres de Nairobi et du mini-sommet des chefs d’État de Luanda », a ajouté l’officier-général.
« Cette mission était composée des FARDC, des Forces de la Monusco, de la Force régionale Est africaine et de la Commission élargie de vérification« , a expliqué le général Ekenge, dénonçant « la manipulation de certains médias par le Rwanda ».
A l’issue du sommet des chefs d’État de Luanda tenu le 29 novembre dernier, il était décidé que le M23 quitte les positions à l’intérieur des frontières congolaises, pour se cantonner aux pieds de la colline de Saninyo. Les chefs d’Etat avaient également décidé d’un cessez-le-feu, donnant mandat à un mécanisme de vérification de suivre la mise en application de leurs décisions.
Le M23, défait en 2013 par l’armée congolaise et les Casques bleus, a ressurgi à la fin 2021. Ce groupe a pris le contrôle de plusieurs localités congolaises, grâce au soutien logistique et en troupes du Rwanda, selon le gouvernement congolais qui dispose des preuves de ce soutien.
Des experts des Nations-Unies ont également documenté la présence des militaires rwandais qui combattaient les FARDC ensemble avec les M23, selon des fuites publiées par des médias étrangers.
Depuis près de trois décennies, l’Est de la RDC est déstabilisé par Kigali qui crée, soutient et entretient des groupes armés pour maintenir la RDC dans l’insécurité afin de piller ses ressources naturelles.
Le ministre congolais de l’Industrie Julien Paluku, ancien gouverneur du Nord-Kivu a affirmé que la coalition M23 et l’armée rwandaise visent des mines de SOMINKI, les obligeant de massacrer au moins 272 civils à Kishishe. ACP/Dg