(Par Séraphin N’kiere et Célestin Lutete)
Kinshasa, 15 septembre 2024 (ACP).- Le lundi 16 septembre 2024, à 11 heures, au Palais du peuple, aura lieu l’ouverture solennelle de la session ordinaire de septembre 2024, tant au Sénat qu’à la chambre Basse du parlement, l’Assemblée nationale.
Constitutionnellement, il s’agit d’une session budgétaire consacrée à l’examen des prévisions des finances de l’Etat pour l’exercice 2024, qui selon le gouvernement sont de l’ordre de plus de 49 milliards de francs Congolais.
En dehors de la loi des Finances publiques, les députés et sénateurs devront s’attarder sur les divers problèmes d’actualité qui sont au cœur des débats des différents salons politiques du pays.
Aussi, il s’agit de se pencher sur les retombées du dernier Forum Chine- Afrique, la situation sécuritaire du pays en rapport avec l’état de siège décrété, il y a trois ans, en 2021, dans une partie du pays (Est), à savoir le Nord-Kivu et l’Ituri, sans oublier d’autres coins du pays comme la province du Mai-Ndombe avec l’insécurité persistante dans le territoire de Kwamouth.
Les députés et sénateurs qui reviennent des vacances parlementaires ont certainement recueilli les avis et considérations des populations congolaises qui attendent beaucoup de leurs élus légitimes.
A propos de l’agression rwandaise dans l’Est du pays, des échos parvenus à l’ACP, témoignent de l’inquiétude des Congolais concernant l’avenir et l’efficacité de l’état de siège, décrété par ordonnance présidentielle du 03 mai 2021 comme l’a indiqué le sénateur Célestin Vumabandi, doyen du Causus des parlementaires du Nord-Kivu.
Concernant la situation à Kwamouth, le sénateur Herman Mutima Sakrini a déploré, selon la presse, la situation et la vie des déplacés de ce territoire à qui l’élu des élus du Mai-Ndombe a remis des dons.
A Kinshasa, et dans les principales agglomérations du pays, on signale l’accélération du phénomène des bandits urbains, appelés ‘’kuluna’’.
C’est dire qu’il faudra un dynamisme nouveau, et plus fort pour la conduite des débats au parlement.
Au Sénat : un nouveau leadership, un sang nouveau est en place
En effet, après l’élection du nouveau bureau au Sénat, avec l’installation au perchoir, de Jean Michel Sama Lukonde Kyenge, il est question d’un dynamisme tant recherché et vivifiant.
Après Léon Kengo wa Dondo, qui avait de 2007 à 2019, donné une image forte de la chambre Haute du Parlement, allant jusqu’à calmer des vives tensions et difficiles marches de la rue, au plus haut temps fort, et à un moment où les militants de l’UDPS battaient encore le pavé.
Aujourd’hui, certes l’UDPS est au pouvoir mais les problèmes demeurent dans leur diversité. Voilà pourquoi on avait besoin d’un sang nouveau incarné par l’ancien Premier ministre Jean Michel Sama Lukonde Kyenge.
Né le 4 Août 1977, à Paris, fils de Francine Mwansa et de Stéphane Lukonde Kyenge, une figure emblématique de la politique Katangaise, assassiné en 2001, Jean Michel Sama Lukonde Kyenge , Ingénieur de formation, est, dit-on, baigné dans la politique depuis son jeune âge.
Mais c’est en 2003, qu’il s’engage formellement en politique. Député national jusqu’en 2011, il entre au gouvernement central par nomination en 2013 en qualité de ministre de la Jeunesse, Sports et Loisirs. Contrairement à la majorité de ses pairs de l’espace Katangais, Sama Lukonde est pour une meilleure gouvernance des affaires de l’Est, et un État de droit, cher le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. C’est pour cela que cet ancien ministre de Kabila a dû démissionner de son poste de ministre des Sports pour défendre ses idéaux dans le respect de la constitution.
Polyglotte de 47 ans aujourd’hui, ayant passé une partie de sa vie en Afrique du Sud, cet ancien Premier ministre est le seul depuis 1960 à se retirer d’un poste de responsabilités afin de défendre des idéaux, en 2015.
Après Léon Kengo wa Dondo, Jean Michel Sama est le deuxième premier ministre depuis 1960 à diriger le Sénat, après son mandat à la primature.
» Objectif de carrière, servir mon pays la RDC« , disait-il.
Palais du peuple relooké
Par ailleurs, il est constaté que la bâtisse chinoise de la commune de Lingwala, siège du Parlement, s’est relooké des esplanades jusqu’à l’intérieur.
De la grande salle des banquets, la salle des congrès, à celle des spectacles jusqu’à la salle Kivu ainsi que tous les bureaux aussi bien au niveau de la chambre basse qu’à la chambre haute, sont réaménagés. Hormis la repeinte de tous les murs, les bureaux ont des ameublements nouveaux. Le système de climatisation et la lumière ont subi une cure de jouvence.
A l’extérieur, toutes les allées sont rendues propres. Pelouse tondue, drapeaux renouvelés, piscine de la principal esplanade ou est érigé le jet d’eau modernisée, Le charroi automobile du Sénat renforcé. Quoi de plus normal de conclure qu’un dynamisme nouveau s’installe aux perchoirs aussi bien du Sénat que de l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo.
Selon plusieurs sources parlementaires, d’autres innovations pointent à l’horizon. L’objectif est de rendre viable le temple de la démocratie en RDC. Wait and see. ACP/