Bruxelles, 4 décembre 2024 (ACP).- La République démocratique du Congo (RDC) apporte son soutien à l’initiative portée par États insulaires du pacifique afin que « l’écocide » soit reconnu comme crime international dans le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), a-t-on appris mercredi de source diplomatique.
« La République démocratique du Congo apporte son soutien à l’initiative portée par États insulaires du pacifique afin que l’écocide soit reconnu comme crime international dans le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI). Ce soutien est apporté lors de la 23ème session de l’assemblée des États faisant parties de cette institution qui se tient à La Haye (Pays-Bas) du 2 au 7 décembre », a déclaré le Pr Christian Ndongala Nkunku, ambassadeur de la RDC au Benelux.
« Cette initiative marque un changement de paradigme fondamental. La nature n’est pas une réserve inépuisable de ressources à exploiter sans retenue et sans sagesse. Il est temps de reconnaître que l’on ne peut extraire indéfiniment d’une planète aux ressources limitées, et que détruire la nature revient à compromettre la pérennité même de la vie et la survie de l’humanité », a-t-il expliqué.
La RDC salue cette initiative du Vanuatu, de Fidji et de Samoa, qu’elle considère comme « une solution efficace, car le droit pénal, de par son caractère contraignant, constitue un outil puissant pour répondre aux graves dommages environnementaux, en temps de paix comme en temps de conflit », a-t-il souligné.
En effet, a poursuivi l’ambassadeur Ndongala, « nos écosystèmes, qui abritent la deuxième plus grande forêt tropicale du monde reconnue comme le premier poumon mondial en termes de séquestration de carbone, nous fournissent des biens et services vitaux tels que l’approvisionnement en nourriture et en médicaments, la régulation du climat, la purification de l’air et de l’eau ainsi que la pollinisation et d’autres services. Tous ces services essentiels sont gravement menacés par des activités destructrices qui, dans de nombreux cas, relèvent de véritables crimes contre la nature ». Pour le représentant de la RDC au Benelux, la reconnaissance de l’écocide devient une étape cruciale pour amener l’humanité à vivre en harmonie avec la nature, « afin d’inverser la tendance de perte de la biodiversité, et remettre la nature sur la voie du rétablissement ».
Le Pr Christian Ndongala a enfin indiqué que la RDC, en tant que « pays solution face au changement climatique et à la perte de la biodiversité », réaffirme sa détermination à soutenir cette « initiative cruciale, qui constitue une étape essentielle pour guider la communauté internationale vers une coexistence harmonieuse avec notre planète ».
Un crime d’écocide peut constituer toute action ayant causé un dommage écologique grave en participant au dépassement manifeste et non négligeable des limites planétaires, commise en connaissance des conséquences qui allaient en résulter et qui ne pouvaient être ignorées, a-t-on appris. ACP/