Kinshasa, 14 novembre 2024 (ACP).- Des réflexions sans complaisance sont attendues des participants aux ateliers des états généraux de la justice, a relevé jeudi, le ministre d’Etat en charge de la Justice, lors de la visite d’inspection effectuée au chapiteau du Lycée Bosangani, dans la commune de la Gombe, au Nord de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.
« Nous ne faisons pas du copier-coller des états généraux de 2015, réfléchissez sans complaisance. Ici, vous êtes réunis en ateliers pour des réflexions qui vont faire évoluer notre système judiciaire. N’oubliez pas que les recommandations qui découleront de vos travaux en ateliers engagent toute la nation.
C’est pour la patrie que nous sommes ici aux états généraux de la justice » ; a déclaré Constant Mutamba, ministre d’Etat en charge de la Justice. Il a indiqué que la raison fondamentale d’approfondir les réflexions sur la question de la Justice pour résoudre les questions majeures de ce secteur réside sur : « Si vous n’avez jamais été victime de l’injustice, peut-être demain vous la subirez », ajoutant que votre ferme volonté va aussi guérir notre justice par des thérapies de choc, après ces états généraux.
Plaçons notre patrie avant toute chose, car nous devons léguer aux générations futures un état de droit comme le souhaite le chef de l’État Félix Tshisekedi.
Pour une Justice transitionnelle réussie
Les membres d’un atelier
Par ailleurs, l’appropriation du processus par le peuple a été recommandée dans un atelier comme l’un des quatre préalables à une justice transitionnelle réussie dans le cadre des états généraux de la justice.
« J’ai évoqué 4 préalables qu’il faut absolument évacuer pour une justice transitionnelle réussie, à savoir : La volonté politique, l’appropriation du processus par le peuple, la neutralité des acteurs qui doivent intervenir, c’est-à-dire, il faut éviter que ceux qui sont concernés par les problèmes de notre pays soient ceux-là qui puissent implémenter la justice transitionnelle, ainsi que la disponibilité des moyens , s’il y a la volonté politique ,il y aura des moyens. », a soutenu le Professeur Serge Makaya, auteur des ouvrages sur la Justice transitionnelle.
Par ailleurs, ces mêmes panelistes ont également proposé la formalisation de la mise en œuvre des mécanismes alternatifs des résolutions des conflits comme solution à la justice transitionnelle. « Il est important de demander au ministère de formaliser et d’accompagner la mise en œuvre des mécanismes alternatifs de résolutions des conflits en RDC.
Dans la partie Est du pays, ces mécanismes ont une très grande place parce que les justiciables sont vraiment éloignés de la justice, mais aussi cette justice est chère et les citoyens n’ont pas confiance en notre justice.
C’est dans ce contexte-là que les citoyens recourent beaucoup plus à ces mécanismes « , a dit Me Huguette Matabaro, coordinatrice de l’organisation « SOS » information juridique multisectorielle.
En outre, les participants d’un autre atelier, tenu au Lycée Bosangani, ont recommandé la vulgarisation des textes des lois, à travers des campagnes médiatiques dans une thématique intitulée « information juridique de la population et la vulgarisation du droit ». « Les gens ne connaissent pas leurs droits dû à la non-lecture.
Il faut faire des campagnes de vulgarisation des textes de lois, mais aussi les traduire pour la bonne compréhension de tous », a fait davoir Me Rachel Tshikangu, avocate au barreau de Kinshasa –Matete.
Un autre atelier a réfléchi sur l’activité bancaire dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires sur pied de la loi du 27 décembre 2022 relative à l’activité et au contrôle des établissements des crédits et la loi du 27 décembre 2022 portant lutte contre le blanchiment de capitaux, et le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive, a relevé le magistrat Mutombo Kalubi, président de cet atelier.
ACP/