Kinshasa, 23 septembre 2024 (ACP).- Des acteurs judiciaires dans la province du Kasaï, au centre de la République démocratique du Congo, ont débuté lundi une formation de deux jours sur les droits à la santé sexuelle et reproductive, a-t-on appris de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH).
«Notre présence ici a sa raison, c’est pour la facilitation de l’implémentation du Protocole de Maputo et les droits à la santé sexuelle et reproductive au Kasaï. Nous organisons, à cette occasion, un atelier de renforcement des capacités des acteurs judiciaires, notamment des magistrats et juges», a relevé la commissaire nationale Gisèle Kapinga, coordinatrice de la sous-commission permanente des droits de la femme et de l’enfant de la CNDH.
«Il s’agit d’un atelier de deux jours, soit du 23 au 24 septembre 2024 de clarification des valeurs et de transformation des attitudes (CVTA) sur le Protocole de Maputo et les droits sexuels et reproductifs», a-t-elle précisé.
Elle a encouragé «Ipas» qui est une organisation internationale œuvrant à travers le monde pour améliorer l’accès à l’avortement sécurisé et à la contraception, qui a permis la tenue des travaux.
«De nombreux obstacles empêchent maintes femmes et filles de jouir d’un bon état de santé en matière de sexualité et de procréation», a renchéri Me Kapinga, citant les facteurs qui sont à la base de ces obstacles notamment des facteurs biologiques, les conditions économiques, sociales politiques et légales.
Pour elle, cette situation doit changer, surtout que ces facteurs font partie des causes majeures de la mortalité maternelle et néonatale.
La commissaire nationale de la CNDH-RDC a déploré qu’il y ait des femmes victimes de viols qui sont, sans avoir accès à l’avortement sécurisé, rejetées par leurs conjoints et familles pour des actes dont elles sont innocentes.
Elle a également rappelé que la santé sexuelle et reproductive fait partie intégrante du droit qu’à toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible.
Pour la commissaire nationale Gisèle Kapinga Ntumba, l’atelier de Tshikapa s’emploie à remédier aux difficultés liées à l’accès à la santé sexuelle et reproductive en renforçant les compétences des juges, des magistrats, des avocats et des auxiliaires de justice (greffiers, OPJ et IPJ).
» Ces acteurs judiciaires vont approfondir leur compréhension du Protocole de Maputo « , a encore cette commissaire nationale de la CNDH-RDC.
Le Protocole de Maputo à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples dit « Protocole de Maputo » est un protocole international de l’Union africaine, amenant les États signataires à garantir les droits des femmes, y compris le droit de participer au processus politique, l’égalité sociale et politique avec les hommes, une autonomie améliorée dans leurs décisions en matière de santé et la fin des mutilations génitales féminines. ACP/