Kinshasa, 18 décembre 2024 (ACP).- La contribution de la justice au renforcement de la démocratie en Afrique francophone est au centre du 20ème colloque international de l’Association africaine des hautes juridictions francophones (AAHJF) qui se tient, du 18 au 20 décembre à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo(RDC).
« Les 20èmes assises statutaires de l’Association africaine des hautes juridictions francophones ouvert à Kinshasa, vont évaluer le bilan de la contribution de la justice au renforcement de la démocratie en Afrique francophone », a déclaré Dieudonné Kamuleta, président de la Cour constitutionnelle de la RDC. Il a indiqué que la justice a un rôle crucial à jouer dans toute société qui se veut démocratique, avant d’inviter les participants (magistrats de hautes juridictions, professeurs d’universités, professionnels et praticiens du droit), à procéder à une évaluation des pratiques du droit afin de renforcer la démocratie dans l’espace AA-HJF. Il a, en outre fait remarquer que la Constitution de différents états membres de cette association internationale prône un État de droit, lequel repose sur des normes et les vertus bien établies.
« Ce modèle libéral réclame la démocratie pour fonctionner puisque l’exigence de la rationalité se trouve satisfaite par l’adoption législative », a-t-il dit, avant de souligner que si le législateur émane du peuple l’avènement de la démocratie dans les sociétés modernes marque un tournant décisif dans l’histoire politique de l’humanité.
Il a fait un constat selon lequel, l’évolution des États en Afrique francophone est marquée par le passage du « droit de la force » à la « force du droit » et que de ce fait, elle a conféré à la justice le rôle d’instrument de régulation des rapports sociaux et d’arbitrage du jeu démocratique.
La démocratie, un idéal universellement reconnu
Les participants au colloque
Pour Mme Nicole Bwatsha, directeur du cabinet adjoint du Chef d’Etat en charge des questions administrative et juridique, (…) la démocratie représente un idéal universellement reconnu, fondé sur des valeurs communes à tous les pays de la communauté mondiale, quelles que soient leurs diversités culturelles, politiques, sociales et économiques. « Permettez-moi de vous rappeler que l’article 1er de la Constitution de notre pays consacre que la République démocratique du Congo est un Etat de droit et démocratique », a-t-elle fait savoir, ajoutant que ces valeurs sont partagées avec plusieurs Etats de l’espace francophone.
Elle a, à cette occasion, exprimé sa gratitude à l’Association africaine des hautes juridictions francophones pour cette opportunité de réflexion sur le renforcement de la démocratie en Afrique. La 20ème assisse statutaire de l’AA-HJF s’est ouverte mercredi 18 et va se clôturer le vendredi 20 décembre. Avec comme thème « Bilan de la contribution de la justice dans le renforcement de la démocratie en Afrique francophone », elle a pour objectifs entre autres : de questionner la place du pouvoir juridictionnel dans les univers institutionnels africains, examiner les relations entre les juges avec les politiques et les acteurs sociaux, faire un état de lieux pour savoir si la justice a effectivement joué son rôle de contrepouvoir dans les États et enfin vérifier si la justice a réellement participé à protéger les libertés individuelles et publiques, note-t-on.
Ces assises regroupent plus de 200 participants, dont une majorité de juges provenant des hautes juridictions des pays francophones, un espace qui s’étend de l’Afrique centrale à l’Afrique orientale avec un large corridor sahélien et maghrébin et se prolonge aux États insulaires africains de l’océan indien. ACP/