Kinshasa, 21 mars 2025 (ACP)- Un huis clos a été décrété jeudi au procès opposant le parquet militaire à cinq officiers généraux de l’armée et de la police accusés de fuite devant l’ennemi dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) lors de la deuxième audience à la Haute Cour militaire. «Par ces motifs, la Haute Cour, statuant sur un arrêt avant dire droit, (…) vu la loi n°023/2002 portant Code judiciaire militaire spécialement en son article 230 disant droit, dit recevables et fondées les requêtes formulées par l’officier du ministère public et l’un des conseils de prévenus, ordonne le huis clos de la poursuite de l’instruction», a déclaré le lieutenant général Joseph Mutombo, président de la Haute Cour militaire.
Selon la disposition légale sus-évoquée, lorsque la diffusion médiatique d’une audience est préjudiciable à l’ordre public militaire ou aux bonnes mœurs, la juridiction militaire est tenue d’ordonner le huis clos par décision rendue en audience publique.
De son côté, le général major magistrat Six Kasongo, conseiller rapporteur de la composition a rappelé qu’à l’audience publique introductive, le parquet militaire et un avocat de la défense avaient relevé la pertinence du huis clos qui, selon eux, éviterait que certaines informations sensibles sur le déroulement des opérations militaires en cours dans les zones sous occupation de l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23/AFC ne soient dévoilées.

Des officiers accusés de fuite devant l’ennemi
« Le débat autour du rôle joué par les cinq prévenus ici présents et même la hiérarchie militaire ne saurait se dérouler en présence du public et des médias au risque de dévoiler certaines informations relatives à la défense nationale revêtue du sceau du secret militaire conformément aux exigences du droit pénal militaire », a-t-il dit.
« Il y a donc nécessité de préserver le caractère secret de ces informations et de maintenir l’ordre moral et la discipline des troupes engagées dans les opérations militaires en cours et le respect dû à l’autorité supérieure ce qui est conforme à l’ordre public militaire », a-t-il renchéri.
La première audience était consacrée à l’identification des cinq prévenus, suivis de la lecture de leurs décisions de renvoi. Tous les prévenus sont jugés pour lâcheté, perte des matériels militaires, incitation des militaires à commettre des actes contraires au devoir ou à la discipline et violation des consignes. Ce procès intervient dans un contexte de la guerre d’agression dont est victime la RDC avec l’occupation de certains territoires dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu par l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23.ACP/