Profanation du mausolée de Lumumba : des enquêtes sérieuses sollicitées

Kinshasa, 20 novembre. 2024 (ACP).- Des enquêtes sérieuses ont été sollicitées, mercredi dans un entretien, pour sanctionner les auteurs de profanation de la tombe de Patrice Emery Lumumba, par respect de la mémoire du père de l’indépendance de la République démocratique du Congo.

« En tant que Congolais, et au regard de tout ce que Lumumba a fait pour ce pays, et surtout en voyant le respect que tous les Congolais donnent à ce père de l’indépendance congolaise, j’ai appris avec amertume cet acte de vandalisme de son tombeau. Les gens doivent être éduqués et le gouvernement congolais devra renforcer la sécurité sur la tombe de ce héros national.

Les services habilités doivent mener les enquêtes sérieuses pour dénicher ces hors la loi et les conduire devant le juge », a déclaré Me Joseph Ulimwengu Kitungano; défenseur judiciaire près le Tribunal de grande instance de Bukavu au Sud-Kivu (est de la RDC).

Quant à la question de savoir si la profanation est une infraction, Me Joseph Ulimwengu a fait savoir que nulle part où l’on définit le mot « Profanation », dans la législation congolaise. Mais par contre, a-t-il poursuivi, le dictionnaire français Larousse, la définit comme étant le sacrilège, la violation ou la dégradation des objets précieux.

Quant en droit, a souligné ce juriste, le code pénal congolais ne définit pas expressément la profanation, mais il en fait allusion sur des infractions contre les propriétés, à sa section 3ème relative aux destructions, dégradations et dommages.

« A l’article 111, il est dit, sera puni d’une peine de servitude pénale d’un mois à un an et d’une amende de vingt-cinq à cinq cents Zaïres, quiconque aura détruit, abattu, mutilé ou dégradé ; des tombeaux, signes commémoratifs ou pierres sépulcrales, des monuments, statuts ou autres objets destinés à l’utilisation ou à la décoration publique », a-t-il fait savoir.

En lisant cette disposition du code pénal congolais, ajouté Me Joseph Ulimwengu : « Nous comprenons que le législateur n’a pas expressément donné la définition juridique du mot profanation, mais en faisant une interprétation, nous comprenons qu’au regard de la loi, la profanation, c’est le fait de détruire les tombeaux et les sépulcres ».

D’après lui, au regard de la loi congolaise, l’article 111 du code pénal congolais réprime l’infraction de profanation même si le terme n’est pas repris comme tel, indiquant que l’auteur de profanation sera puni de servitude pénale d’un mois à un an et d’une amende et doit être déféré devant le juge du Tribunal de paix pour répondre de ses actes et subir la rigueur de la loi.

Il a souligné que la compétence est du Tribunal de paix du fait qu’il s’agit d’une infraction qui est punie d’une peine de servitude pénale inférieure à 5 ans.

« Ce n’est pas seulement l’auteur, mais les co-auteurs et les complices aussi ne peuvent pas être épargnés s’ils ont participé ou coopéré à la commission de cette infraction », a-t-il précisé. Dans la nuit du mardi, il a été constaté la profanation du mausolée de P.E Lumumba, héros national congolais, situé dans la commune de Limete, dans le centre de Kinshasa, capitale de la RDC. ACP/

Fil d'actualités

Sur le même sujet