Kinshasa, 08 décembre 2024 (ACP).- Le plan de stabilisation de l’électricité 2024-2028 a été expliqué aux principaux partenaires miniers de la Société nationale d’électricité, appelés les Big Five, samedi à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, selon un communiqué.
“La Société nationale d’électricité (Snel SA) a organisé une rencontre avec ses principaux partenaires miniers pour renforcer la communication entre eux et évaluer le Master Plan de la Snel SA 2024-2028, plan de stabilisation de la fourniture d’électricité des clients miniers”, lit-on dans le communiqué.
Ce plan est une initiative essentielle pour améliorer l’approvisionnement énergétique en RDC, notamment pour les partenaires miniers.
A cette occasion, dans son mot de circonstance, Fabrice Lusinde, Directeur général de la Snel, a salué l’engagement fort des uns et des autres dans le financement de certains travaux des infrastructures énergétiques.
Il a par ailleurs parlé du surcharge du réseau Sud de transport d’énergie où la Snel a levé le pied, laissant la place aux traders.
Fabrice Lusinde a également évoqué les activités de maintenance du réseau électrique avec le concours des miniers notamment KCC, TFM, Kamoa et d’autres partenaires, soulignant ainsi la nécessité de produire des plans de maintenance et de transport qui doivent être mutualisés dans un souci de transparence.
Le Directeur général de la Gecamines, Placide Nkala Basadilua, présent à cette rencontre, est intervenu pour demander aux autres miniers d’être à l’écoute de la Snel afin de comprendre son fonctionnement et de trouver ensemble des solutions au déficit énergétique qui frappe leur secteur.
Mesure palliative à court terme
Pour Placide Nkala, l’on doit « voir les choses de manière collective, et commencer à réfléchir à l’industrie minière, en plus du problème existant de la maintenance”.
Il a pris l’exemple de la ville de Kolwezi qui dispose de 29 unités de production minière mais qui ne disposent pas de gisement. Il faudrait « travailler ensemble pour franchir le cap du déficit énergétique, pour la construction de nouvelles unités de production énergétique et comment trouver les solutions ensemble avec la Snel », a-t-il conclu.
L’opérateur public congolais de l’électricité a préconisé des mesures palliatives à court terme pour équilibre l’offre et la demande des miniers, dont l’application du plan de délestage, le plan de sauvetage du réseau, le moratoire sur le raccordement des nouveaux clients Moyen tension et le renforcement du Système de contrôle d’acquisition dès données (Scada).
Perspective à moyen terme
La Snel reste focalisée sur le Master Plan à Moyen terme de 2024 à 2028, avec des projets tels que, la réhabilitation du Groupe 24 à Inga 1 mais aussi le concours de l’entreprise chinoise CNEEC, pour un gap fixé de 500 MW à produire en 2028. Il y a également le poste de Kasumbalesa désormais opérationnel.
Impact du changement climatique sur la production électrique
Au cours des échanges, la problématique du changement climatique a été souligné devant les partenaires miniers comme étant un problème crucial ayant impacté sur la production de la Snel à Inga 1 et 2 depuis juillet 2024, avec des crues importantes et des etiages sévères.
L’eau, matière première de la Snel alors que la qualité et la quantité ont chuté, le fleuve et d’autres cours d’eau charrient d’énormes quantités de déchets qui finissent dans les machines des centrales, de troncs d’arbres, etc.
Et lors de l’étiage, la Snel est obligée d’arrêter certaines turbines de ses barrages, car le seuil critique d’exploitation étant atteint et cela ralentit fortement l’activité des miniers.
Dans leurs interventions, les Big Five, le groupe des gros clients miniers de la Snel, CIMOC, KCC, Kamoa, Ivanhoé, ont présenté leurs différents projets en cours ou réalisés avec la Snel SA dans le cadre des initiatives pour palier le déficit énergétique dont ils font face. ACP/